Patrick Pelloux a évoqué la situation des services d'urgence face au coronavirus. 1:43
  • Copié
Antoine Cuny-Le Callet , modifié à
Patrick Pelloux, président de l'Association des médecins urgentistes de France décrit au micro d'Europe 1 une situation critique dans certains services submergés par le coronavirus. S'il loue l'attitude du gouvernement et des autorités sanitaires, il évoque également la situation inédite des hôpitaux de l'Est et la multiplication du nombre de quadragénaires et quinquagénaires hospitalisés.
INTERVIEW

Alors que les services hospitaliers subissent une pression inédite face à l'épidémie de coronavirus, les personnels soignants font état de leur colère concernant le manque de moyens matériels et humains. Patrick Pelloux, président de l'Association des médecins urgentistes de France, invité d'Europe 1 samedi, décrit notamment la situation dramatique dans laquelle se trouvent certains hôpitaux de l'Est du pays. Surtout, il fait état de sa surprise alors que des patients âgés de 40 ou 50 ans arrivent en masse dans les hôpitaux. "Les patients sont plus jeunes que ce qu'on nous avait dit", déclare-t-il.

Auparavant décrit comme un virus essentiellement dangereux pour les personnes âgées ou présentant des pathologies respiratoires, le Covid-19 semble malheureusement s'attaquer également aux individus plus jeunes. "Les constats à l'intérieur de la profession, de la part des réanimateurs et des urgentistes [...] c'est qu'on voit énormément de personnes de 40 ans, de 50 ans." Leur nombre aurait d'ailleurs dépassé celui des personnes âgées dans de nombreux établissements de santé.

"Une partie de nos activités se sont arrêtées"

L'organisation interne des hôpitaux se retrouve quant à elle totalement chamboulée par l'arrivée des patients atteints par le coronavirus. Si le médecin urgentiste évoque des situations "très disparates" à travers le pays, il constate la mise à l'arrêt de nombreux services, comme l'accidentologie. "Une partie de nos activités se sont arrêtées."

Patrick Pelloux souligne par ailleurs la gravité de la situation dans l'Est de la France. A l'hôpital de Mulhouse, vendredi, 29 malades ont été intubés. "C'est du jamais vu ! D'habitude, on intube un malade par semaine."

Réaffirmant sa confiance dans l'action des autorités, qui font de leur mieux dans "l'état actuel du système sanitaire", il appelle à la solidarité : "La partie n'est pas gagnée. C'est une vraie bataille sanitaire et sociale."