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Laetitia Drevet , modifié à
Biologiste médical, Lionel Barrand défend le test PCR, qui révèle l'éventuelle présence du virus dans l'organisme, par rapport au test sérologique, indiquant si une personne a été exposée au coronavirus, aujourd'hui ou par le passé. "Si le test revient positif, on ne peut pas savoir si l'on est encore contagieux", explique-t-il. 
INTERVIEW

"Aucun test sérologique n'est capable de vous délivrer le passeport immunitaire dont tout le monde rêve pour le déconfinement", a prévenu samedi la Haute autorité de Santé. Ces tests seront certes utiles pour confirmer un diagnostic, ou pour les personnels soignants et en hébergement collectif, précise-t-elle, mais ils n'ont pas vocation à être pratiqués en série. "Le test pivot de l'après 11 mai, c'est le PCR", approuve Lionel Barrand, biologiste médical, président du Syndicat national des Jeunes Biologistes Médicaux (SJBM), invité d'Europe 1 lundi matin. 

"Certains se croiraient faussement immunisés"

Ce test prend la forme d'un écouvillon, une sorte de long coton-tige, que l'on doit enfoncer dans le nez du patient pour récolter son ADN. En quelques heures, il révèle l'éventuelle présence du virus. Le test sérologique s'effectue quant à lui par prise de sang, et n'indique que la présence d'anticorps : on sait si le virus a été contracté, mais on ne sait pas quand. D'après Lionel Barrand, la pratique de ce test à grande échelle serait même contre productive. "Si le test revient positif, on ne peut pas savoir si l'on est encore contagieux. Se croyant faussement immunisées, les personnes pourraient lever trop tôt les mesures barrières, aller voir leurs proches...", explique-t-il. 

Pour le moment, rien n'indique non plus que les patients ayant été infectés une fois par le virus sont dès lors immunisés. "On ne sait pas si les anticorps sont protecteurs. Il y a un risque de réinfection, notamment si le virus mute", précise Lionel Barrand. Lui défend la pratique à grande échelle de tests PCR. "C'est le seul qui réponde à la stratégie en vigueur pour combattre l'épidémie : tester, tracer, isoler." A partir du 11 mai, le gouvernement a promis 700.000 tests PCR pratiqués par semaine.