"On arrive à la limite" : débordé face au coronavirus, le CHU de Pointe-à-Pitre appelle à l'aide

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Nicolas Ledain, édité par Mathilde Durand , modifié à
En Guadeloupe, la situation épidémiologique est inquiétante. Au CHU de Pointe-à-Pitre, les patients touchés par le Covid affluent. "Il faudrait une centaine de personnes de plus, médecins, infirmiers, aides-soignants...", explique le docteur Bruno Jarrige, responsable médical de la crise Covid. Les soignants lancent un appel à la solidarité. 
REPORTAGE

Un département sous haute surveillance. En Guadeloupe, la situation épidémiologique est préoccupante. Le territoire a le taux d'incidence (nombre de cas de Covid-19 pour 100.000 habitants) le plus élevé de France et les contaminations se multiplient. Au CHU de Pointe-à-Pitre, les patients touchés par le coronavirus affluent. Ils sont passés de quatre malades, il y a un mois, à 66 vendredi dernier, dont une vingtaine en réanimation. Une situation de plus en plus complexe à gérer pour les soignants qui appellent à la solidarité. 

Un manque de moyens humains

"Les patients Covid représentent une surcharge d'activité majeure en termes de moyens humains", explique le docteur Marc Valette, chef de service."On arrive à la limite des possibilités sur le CHU". L'établissement a lancé un appel à la réserve sanitaire ainsi qu'à tous les soignants disponibles sur le département. En plus des patients dont l'état nécessitent une hospitalisation, environ 65 membres du personnel ont été dépistés positif au coronavirus. Les effectifs sont décimés. 

"Cela commence à faire beaucoup plus que d'habitude. On va vers des chiffres où il faudrait une centaine de personnes de plus, médecins, infirmiers, aides-soignants...", explique le docteur Bruno Jarrige, responsable médical de la crise Covid. "On peut toujours monter en capacités pour le Covid, mais cela sera forcément au détriment du reste."

Une série de mesures déjà en vigueur

"C'est pour ça qu'on a besoin de la solidarité dans les différents hôpitaux de la Guadeloupe, dans les cliniques et en dehors des soignants", poursuit le responsable médical. "Il faut que tout le monde optimise ses comportements et ses attitudes pour éviter au maximum tout ce qui est évitable." Un appel à la responsabilisation pour éviter la saturation, alors que la Guadeloupe se stabilise à un niveau élevé de circulation virale avec désormais 800 cas confirmés chaque semaine.

Le territoire ultramarin, comme les villes de Marseille et de Bordeaux, fait partie des zones particulièrement sous surveillance. Le Premier ministre Jean Castex a demandé aux préfets de lui proposer dès lundi "un ensemble de nouvelles mesures complémentaires, après avoir mené les concertations locales nécessaires".

Le préfet Alexandre Rochatte, a anticipé en annonçant une série de mesures, en vigueur dès ce week-end. Depuis samedi, les bars, cafés et restaurants ferment à minuit du jeudi au samedi, à 22 heures les autres jours. Depuis ce dimanche, les rencontres sportives auront lieu à huis-clos et les foires et événements dans des lieux recevant du publics sont interdits.