La vaccination doit s'accélérer en France durant le mois d'avril. 8:51
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Antoine Terrel , modifié à
Sur Europe 1, Anne-Claude Crémieux, professeur en maladies infectieuses à l'hôpital Saint-Louis à Paris et membre de l'Académie de médecine, s'est montrée optimiste quant aux perspectives de sortie de la crise de l'épidémie de coronavirus. "On tient le bon bout", assure-t-elle, vantant l'efficacité des vaccins disponibles. 
INTERVIEW

Troisième vague menaçant de submerger les hôpitaux, durcissement des restrictions sur l'ensemble du territoire, campagne de vaccination qui peine à accélérer... Ces dernières semaines, les mauvaises nouvelles se sont accumulées en France. Mais si la situation actuelle est difficile, Anne-Claude Crémieux, professeur en maladies infectieuses à l'hôpital Saint-Louis à Paris et membre de l'Académie de médecine, tient à rassurer les Français. Détaillant les perspectives réjouissantes offertes par les différents vaccins, elle assure sur Europe 1 qu'"on n'a jamais été aussi près de la sortie de crise". 

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Au micro de Pierre de Vilno, Anne-Claude Crémieux veut dire aux Français "qu'on tient le bon bout". Cette sortie de crise potentielle "est extrêmement solide parce que nous avons ces vaccins d'une efficacité tout à fait extraordinaire", ajoute-t-elle. 

Vers une immunité collective ? 

"Les vaccins à ARN-messager nous ont montré que non seulement ils protégeaient des formes sévères hospitalisées, mais maintenant, on commence à voir qu'ils vont aussi nous aider à largement contrôler l'épidémie puisqu'ils protègent contre la transmission. Ce sont des vaccins dits 'stérilisants', et ça, ce n'était pas gagné au départ", poursuit Anne-Claude Crémieux. "Ce qui a été démontré, notamment chez le personnel soignant, c'est qu'au bout de deux injections par le vaccin Pfizer, plus de 80% des formes asymptomatiques sont prévenues."

Pour la membre de l'Académie de médecine, ces nouvelles sont très importantes, "parce qu'à terme, c'est ce qui va nous permettre de contrôler l'épidémie, voire d'acquérir une immunité collective". Et Anne-Claude Crémieux de distinguer deux objectifs : "le premier, le plus urgent, c'est d'éviter les formes sévères pour ne plus connaître cet encombrement des hôpitaux. Ça veut dire vacciner toutes les personnes qui peuvent faire des formes hospitalisées, essentiellement les personnes au-dessus de 65 ans, et au mieux tous ceux au-dessus de 50 ans". "Si on arrive à vacciner tous les adultes au-dessus de 50 ans, on a gagné la première partie, c'est-à-dire éviter les formes sévères", précise-t-elle. 

"Nos vaccins sont efficaces sur le variant anglais"

"Dans un deuxième temps, et c'est plutôt la deuxième partie de l'année 2021, il s'agira d'essayer d'atteindre une immunité suffisante pour bloquer ou en tout cas diminuer de façon extrêmement importante la circulation du virus", explique l'invitée d'Europe 1, qui se montre également rassurante sur l'éventuel impact des variants sur l'efficacité des vaccins. "En ce qui concerne le variant anglais, on sait que nos vaccins sont tout à fait efficaces", assure-t-elle. "Celui qui nous pose un petit peu plus de problèmes, c'est le variant sud-africain qui, effectivement, entraîne un affaiblissement de l'efficacité du vaccin. Mais on garde un très bon espoir parce qu'il a l'air quand même de fonctionner pour prévenir les formes sévères."