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Victor Dhollande, édité par Manon Fossat , modifié à
Malgré certaines projections qui prévoyaient une très forte augmentation des cas de contamination au coronavirus à cause des différents variants, pour l'heure, l'épidémie continue de refluer en France. Un constat qui interroge sur leur véritable contagiosité par rapport aux premières souches du Covid-19.
DÉCRYPTAGE

Difficile de s'y retrouver dans cette crise sanitaire où rien ne se passe comme prévu depuis maintenant un an. Alors que les alarmes se multiplient autour des variants du Covid-19, les contaminations, elles, semblent paradoxalement amorcer une baisse lors de cette première quinzaine du mois de février. Si cette diminution déroute les épidémiologistes, la tendance est pourtant nette depuis deux semaines au niveau national, en dépit de hausses localisées.

Tous les indicateurs en baisse

Actuellement, 18.000 cas de contamination sont observés par jour en moyenne, soit 9% de moins en une semaine. Une baisse du taux d'incidence a également été enregistrée, passant de 215 cas pour 100.000 habitants il y a à peine dix jours, à 193 cas dimanche. Le constat est le même du côté des hospitalisations, qui ont chuté de 10%. Le taux de reproduction (le fameux R) est lui aussi retombé sous la barre de 1.

L'épidémie recule donc bel et bien, alors que les variants anglais, brésilien et sud-africain continuent quant à eux de progresser et d'inquiéter les autorités locales en Moselle, dans les Vosges, en Bretagne, ou encore dans les Hauts-de-France. Ces variants, qui représentent jusqu'à 35% voire 40% des contaminations dans certains territoires, devraient donc faire bondir les chiffres.

Seulement, ce n'est visiblement pas le cas. Parmi les hypothèses avancées figure celle de variants moins contagieux que prévu, comme l'explique Mircéa Sofonea, maître de conférences en épidémiologie et évolution des maladies infectieuses à l'université de Montpellier. "Il est tout à fait possible que la sur-contagiosité ne soit pas aussi importante que celle estimée en Grande-Bretagne", défend la spécialiste. "Au lieu d'avoir une augmentation de 70% comme c'était le cas dans certaines projections, elle pourrait être de 20 ou 30%. Dans ce cas-là, ça n'infecte pas énormément."

Les hôpitaux en ordre de bataille

La Direction générale de la santé (DGS) a tout de même envoyé une circulaire en fin de semaine dernière à toutes les agences régionales de santé du pays. Objectif : qu'une organisation de crise soit mise en oeuvre dans chaque région, quel que soit le niveau de tension hospitalière. Tous les hôpitaux doivent donc être en ordre de bataille et se tenir prêts au cas où les variants fassent bondir le nombre de cas officiellement détectés.

Car même si ce n'est pas le constat dressé à l'heure actuelle, les spécialistes de la santé publique souhaitent coller au plus près de la situation, et ce en prenant dès maintenant des mesures locales.