Raoult Coronavirus Marseille 2:19
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Nathalie Chevance, édité par
Dans une vidéo diffusée mercredi, le Pr Didier Raoult affirme que l'épidémie est en train de disparaître progressivement dans la région marseillaise. L'Agence régionale de santé a récusé ces propos, tout comme le Collectif inter-hôpitaux, sur Europe 1.

L'épidémie de coronavirus est-elle en train de reculer dans la région marseillaise ? C'est ce qu'affirme en tout cas le professeur Didier Raoult dans une longue vidéo publiée mercredi. Des propos qui lui ont valu un recadrage de l'Agence régionale de santé de Provence-Alpes-Côte-d'Azur, pour qui "il est bien trop tôt pour pronostiquer une éventuelle fin de l'épidémie. Nous n'en savons rien".

Depuis une dizaine de jours, il y a une diminution de la progression de l'épidémie dans le sud-est de la France : le nombre de malades en réanimation s'est stabilisé et les courbes s'atténuent. "Au pic, on a eu jusqu'à 368 nouveaux cas par jour, là on est plutôt dans la zone de 60/80 par jour donc on a une diminution très très significative du nombre de cas détectés", détaille dans cette vidéo le directeur de l'IHU-Méditerranée, à Marseille. "Il est possible que l'épidémie disparaisse au printemps, d'ici à quelques semaines, pour des raisons extrêmement étranges, mais qu'on a l'habitude de voir pour la plupart des maladies virales respiratoires."

"L'affaire pas du tout conclue"

"Il faut faire attention à la façon dont on formule les choses", tempère au micro d'Europe 1 Jean-Luc Jouve, membre du Collectif inter-hôpitaux. Il ne faut surtout pas que les propos de Didier Raoult soient interprétés comme 'c'est fini, rendez-vous ce week-end à la plage pour faire un barbecue'."

"L'affaire n'est pas du tout conclue puisqu'il y a un risque majeur que l'épidémie reparte dans un pic", poursuit Jean-Luc Jouve. "On meurt encore aujourd'hui en masse. Le personnel soignant est à bout de souffle." Il faut donc rester prudent pour éviter une deuxième vague de l'épidémie, avec un déconfinement trop précoce. C'est la raison pour laquelle l'ARS insiste bien sur la nécessité de rester confinés., au moins jusqu'au 11 mai.