Coronavirus : dans le Grand Est, des services d'urgences exsangues

Mulhouse
Dans le Grand Est, particulièrement dans les services d'urgences de Mulhouse, épicentre français de l'épidémie de coronavirus, la situation est critique. © SEBASTIEN BOZON / AFP
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Arthur Helmbacher, édité par Pauline Rouquette
Le Grand Est voit ses services d'urgences et de réanimation saturés face au nombre important de patients atteints du Covid-19. Pour venir en aide aux personnels médicaux de la région, à bout de souffle, Emmanuel Macron a annoncé lundi soir l'installation d'un hôpital de campagne du service des armées près de Mulhouse.
REPORTAGE

Dans le Grand Est, et plus particulièrement à Mulhouse, épicentre français de l'épidémie de coronavirus, la situation est critique. "Impossible de vous parler avant la mi-journée, je gère les évacuations de patient de réanimation vers les autres régions", répond à Europe 1 le patron des urgences de Mulhouse. Des évacuations qui confirment les déclarations faites mardi par la préfète de la région Grand-Est et du Bas-Rhin, Josiane Chevalier. Face à "un nombre de personnes contaminées qui ne cesse de croître chaque jour", les capacités de réanimation "sont saturées dans le Haut-Rhin" et "très largement occupées dans le Bas-Rhin", a-t-elle déclaré.

"On s'inquiète des choix que l'on devra faire plus tard"

"On est plein", déplore Sloane, infirmière en réanimation à l'hôpital de Colmar. "On va être en manque de respirateurs très rapidement", poursuit-elle, rappelant que si les gens ne respectent pas les règles de confinement, le nombre de patient va s'accroître trop vite. "On s'inquiète des choix que l'on devra faire plus tard : si on admet le patient, ou pas ; qui on intube, qui on n'intube pas... Et on sait pertinemment que l'on n'est absolument pas prêts psychologiquement à assumer de tels choix", ajoute l'infirmière qui espère une réelle prise de conscience de tous les citoyens.

Installation d'un hôpital militaire près de Mulhouse

Dans les autres départements du Grand Est, dans des villes comme Strabsourg, Metz, Nancy, la situation n'est pas aussi tendue, mais tout le monde se prépare à l'arrivée de la vague. Lundi soir, Emmanuel Macron a annoncé la mise en place d'un "hôpital de campagne du service des armées" dans la région pour freiner l'épidémie. 

Plusieurs tentes seront installées et des caissons contenant le matériel médical sera livré par avion. L'objectif : monter un module de réanimation pour aider les services d'urgence saturés de la région en installant une trentaine de lits, du matériel d'assistance respiratoire, et en mobilisant du personnel médecin et infirmier du service de santé des armées.