Alexandre Mignon 1:47
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Séverine Mermilliod , modifié à
Invité dimanche du "Grand Rendez-Vous" sur Europe 1, Alexandre Mignon, professeur de médecine, spécialiste en réanimation à l'hôpital Cochin à Paris, a tenu à rassurer sur la situation à l'hôpital. Selon lui, il y a quelques points chauds mais si les mesures de confinement sont appliquées, l'afflux de cas devrait rester gérable.
INTERVIEW

Alors que le nombre de cas de patients atteints de coronavirus continue de progresser en France, le professeur de médecine Alexandre Mignon, spécialiste en réanimation, estime dans le Grand Rendez-Vous sur Europe 1 que si les mesures de confinement sont bien respectées, l'hôpital devrait être en mesure de gérer le nombre de patients et ne pas arriver à une situation semblable à celle de l'Italie, où certains hôpitaux doivent faire le "tri" entre les patients à soigner, faute de places et d'équipement. "On n’est pas dans cette situation car on a des réserves en termes de structures, de personnels", assure-t-il.

Nécessité d'observer un confinement "très strict"

"Il y a probablement quelques points de tension, mais ça va le faire, on va y arriver !". Parmi les services saturés, "il y a des appels notamment dans la région Est à Mulhouse, à Strasbourg..." détaille Alexandre Mignon. En revanche "Sur la région parisienne, nous recevons tous les jours les relevés des centres et nous avons de la réserve".

En conséquence, précise le professeur, "à ma connaissance, non, nous n’avons pas à faire de choix" parmi les patients qui doivent être placés en réanimation. "Je voudrais rassurer les Français à ce sujet". En revanche, insiste-t-il, "si on n'appliquait pas aujourd'hui les mesures recommandées d'un confinement très strict, on risquerait d'avoir un afflux massif de patients et de se retrouver dans la situation de quelques hôpitaux du nord de l'Italie qui ont été débordés."

Encore des réserves de personnel

Alexandre Mignon rappelle par ailleurs que le métier du réanimateur, c'est de choisir, tous les jours, et pas qu'en cas d'épidémie de Covid-19, quel patient va aller en réanimation, sur les critères de la "maladie, l'âge physiologique, l’existence de co-morbidités, et le pronostic que vous avez de passer une longue période en réanimation".

 

Pas question donc pour le moment de "trier" les patients qui en auraient besoin. "On n’est pas dans cette situation car on a des réserves en termes de structures, de personnels..." Mais justement si les soignants sont touchés, comment faire ?  "On ne va pas envoyer des étudiants à peine formés s'occuper des formes graves en réanimation", rassure le professeur. "Par contre nous avons de la réserve : la médecine de ville qui joue un rôle majeur, les retraités qui sont partis il y a un, deux, cinq ans, sont encore parfaitement compétents pour venir donner un coup de main."