Vaccin Coronavirus 1:36
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Carole Ferry, avec AFP, édité par Mathilde Durand
Les travailleurs de la deuxième ligne peuvent être vaccinés en priorité depuis la semaine dernière mais ces créneaux prioritaires ne sont pas pris d'assaut. La défiance envers AstraZeneca fait hésiter les personnes éligibles, tandis que les plus jeunes n'ont toujours pas le droit de recevoir de doses. 

Le gouvernement maintient son calendrier de vaccination initial, malgré des appels pressants à élargir le public éligible à la vaccination contre le Covid-19. Actuellement, la vaccination est ouverte aux plus de 55 ans, à l'exception des femmes enceintes et personnes à risque et obèses. Certaines professions peuvent également bénéficier de créneaux prioritaires mais la limite d'âge n'aide pas. En effet, si les travailleurs de la deuxième ligne peuvent être vaccinés en priorité depuis la semaine dernière, dans les faits, peu ont répondu à l'appel. 

Méfiance envers AstraZeneca 

Ces accès prioritaires ne sont pas vraiment pris d'assaut. D'une part parce que les professionnels concernés ont essentiellement le droit au vaccin AstraZeneca, qui suscite quelques réticences, selon le président de la Fédération nationale des taxis, Didier Hogrel.

"On a l'impression, nous les taxis, qu'on est en train d'essayer d'écluser les stocks de produits qui n'arrivent plus à se vendre", assure-t-il. "Il y a des taxis qui rentrent dans les conditions de vaccination mais qui ne voudront malgré tout pas se faire vacciner parce que c'est de l'AstraZeneca."  Le produit suédo-britannique suscite la méfiance depuis l'apparition de cas graves, mais rares, de thromboses atypiques chez certains patients. Les autorités de santé européennes et françaises ont assuré que la balance bénéfice-risque restait en faveur du vaccin. 

Impatience des jeunes et des professions à risque

A l'inverse, les plus jeunes sont prêts à se faire vacciner quel que soit le vaccin mais n'y ont pas le droit. Une situation qui agace, en particulier dans les métiers qui embauchent essentiellement des salariés de moins de 55 ans. A l'instar des déménageurs, des agents de caisse ou encore des pompes funèbres.

"80% de nos personnels ont moins de 55 ans. Il y a un vrai risque", alerte Florence Fresse, déléguée générale de la Fédération nationale des pompes funèbres. "Nous rentrons dans des domiciles de personnes qui sont décédées du Covid. Nous rentrons dans des EHPAD et dans des hôpitaux. Nous devrions être intégrés à la première ligne, pas comme des travailleurs de deuxième ligne." Ils réclament que la vaccination soit autorisée quel que soit l'âge pour ces métiers à risque.

Selon les chiffres de la vaccination diffusés mercredi soir par le ministère de la Santé, 14,9 millions de personnes ont reçu au moins une injection, dont plus de 6 millions ont été complètement vaccinées avec leurs deux doses (soit 9% de la population totale et 11,5% de la population majeure).