Pour sa rentrée, Laurent Wauquiez (LR) critique l'immigration et les choix budgétaires du gouvernement

"Nous ne devons plus laisser ces bateaux accoster dans les ports européens", a insisté Laurent Wauquiez dimanche.
"Nous ne devons plus laisser ces bateaux accoster dans les ports européens", a insisté Laurent Wauquiez dimanche. © PHILIPPE DESMAZES / AFP
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avec AFP , modifié à
Lors de son discours de rentrée, dimanche en Haute-Loire, le président de LR s'est lancé dans une critique virulente de l'immigration et des annonces budgétaires d'Édouard Philippe.

Laurent Wauquiez a tenté une démonstration de force à droite à l'occasion de sa rentrée politique, dimanche au Mont-Mézenc. Dans un discours d'environ une demi-heure, le président des Républicains (LR) a développé deux axes principaux : fermeté face aux migrants et critiques de la politique économique "injuste" du gouvernement.

"Les Français refusent de devenir étrangers dans leur propre pays". "Comment ne pas comprendre que nous sommes au bout de nos capacités d'intégration et que cette immigration de masse est aujourd'hui une menace culturelle pour la civilisation européenne ?", a-t-il lancé, jugeant, fortement applaudi, que "les Français refusent de devenir étrangers dans leur propre pays" et qu'il faut "faire en sorte qu'il reste quelque chose de la civilisation". "Nous ne devons plus laisser ces bateaux (humanitaires) rentrer dans les ports européens", a prôné Laurent Wauquiez, dont le parti entend mettre la question migratoire au centre de la campagne des européennes de 2019.

"La fin du mirage du macronisme". Le président d'Auvergne-Rhône-Alpes a aussi, comme de coutume, sévèrement éreinté le chef de l'État, jugeant que la rentrée sonnait "la fin du mirage du macronisme". "Il n'y a pas de résultats, cette première année est un échec", a-t-il jugé. "Il faut rendre l'argent aux Français", a de nouveau lancé le major de l'ENA, qui demande au président de la République de "renoncer aux augmentations d'impôts prévues, notamment celle sur le carburant".

Critique des choix budgétaires du gouvernement. "Au lieu d'assumer enfin des économies courageuses sur le train de vie de l'État, on vient de nous annoncer que c'est à nouveau dans la poche des classes moyennes que l'on va chercher des efforts. Les retraites et la politique familiale ne seront plus revalorisées en fonction de l'inflation. C'est injuste", a ajouté le président de LR, après les annonces d'Édouard Philippe dans le Journal du dimanche.

Le gouvernement "aura-t-il le courage de supprimer tous les régimes spéciaux et d'aligner les retraites du public et du privé ? De remplacer le RSA et tous les revenus d'assistanat par une allocation unique qui incite enfin à reprendre un emploi (...) ? Est-il prêt à augmenter le temps de travail dans la fonction publique (...) ? Arrêtera-t-il enfin l'aide médicale d'État qui permet l'accès gratuit à notre assurance maladie à des étrangers qui n'ont même jamais cotisé en France ?", a-t-il énuméré.

1.500 personnes présentes. Près de 1.500 personnes étaient rassemblées pour la traditionnelle ascension du Mézenc, aux confins de la Haute-Loire et de l'Ardèche, que Laurent Wauquiez gravit chaque année depuis 2012. Bien plus que les quelque 300 personnes présentes à Brive-la-Gaillarde vendredi pour la rentrée de Valérie Pécresse. "Je n'ai pas changé d'avis, très tôt j'ai mis en garde contre les illusions du macronisme", a insisté Laurent Wauquiez. Et son entourage d'ironiser sur le "micro parti" de la "duchesse de Corrèze".