Vote de confiance : à Matignon, le Rassemblement national veut agir vite et fort
Marine Le Pen et Jordan Bardella préparent leur arrivée éventuelle au pouvoir dès cet automne. Sécurité, immigration et coupes dans certaines aides sociales figurent parmi leurs priorités, quitte à différer d’autres mesures faute de temps et de marges budgétaires.
À l'image du Parti socialiste, le Rassemblement national se verrait bien aussi à Matignon. En 2024, le front républicain les en avait empêchés, alors le parti désormais se montre au travail et Marine Le Pen veut agir vite et fort.
Le plan de base reste le même que lors des dernières législatives, mais s'ajuste pour composer avec la crise politique actuelle. S'il accède à Matignon cet automne, Jordan Bardella aura 18 mois jusqu'à la prochaine présidentielle, pas suffisant selon lui pour redresser le pays, mais assez pour prendre des mesures concrètes.
"La totalité du programme ne pourra s'appliquer qu'après la présidentielle"
"Sans changer totalement de cap, il faudra que le paquebot bouge", résume l'entourage de Marine Le Pen. Sans surprise, le parti veut travailler sur deux priorités : sécurité et immigration, via des textes de loi, mais aussi des mesures réglementaires ou des instructions données aux administrations.
Selon les informations d'Europe 1, la réduction de l'aide médicale d'Etat (AME) et la suppression des aides non-contributives aux étrangers font partie des pistes privilégiées. Le parti devra aussi composer avec la situation budgétaire, la baisse de la TVA sur l'énergie prioritaire il y a un an pourrait par exemple attendre.
"La totalité du programme ne pourra s'appliquer qu'après la présidentielle", reconnaît un conseiller. En attendant, le RN pourrait chercher à s'élargir en cas de majorité relative au soir du second tour. Longtemps rejeté, un accord avec certains élus LR n'est plus écarté par la direction du parti.