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Les Etats-Unis ont présenté un projet de résolution à l'ONU appelant à un "cessez-le-feu immédiat" dans la bande de Gaza. Auteur d'un essai sur les attaques du 7 octobre, "Solitude d'Israël", le philosophe Bernard-Henri Lévy était l'invité de La Grande interview Europe 1-CNews jeudi.

Invité de La Grande interview Europe 1 CNews ce jeudi, Bernard-Henri Lévy estime que "le 7 octobre est en train de devenir, pour reprendre une expression célèbre, un point de détail de l’Histoire", notamment "pour "une grande partie de l'opinion, pour l'extrême gauche, pour les Insoumis", mais aussi "pour les Nations unies". Dans son dernier livre chez Grasset, Solitude d'Israël, le philosophe dénonce l'isolement du pays, après le 7 octobre.

Les États-Unis ont présenté un projet de résolution aux membres du Conseil de sécurité de l'ONU appelant à un "cessez-le-feu immédiat lié à la libération des otages" à Gaza, a déclaré mercredi le secrétaire d'État Antony Blinken à un média saoudien. Washington, principal allié d'Israël, avait jusque-là mis leur veto à plusieurs résolutions. Mais face au bilan humain qui ne cesse de s'alourdir dans la bande de Gaza quotidiennement et le risque de famine selon l'ONU dans le territoire palestinien assiégé, les États-Unis redoublent d'efforts pour parvenir à une trêve. 

"Il y a deux cessez-le-feu"

Pour Bernard-Henri Lévy, Joe Biden "est en période électorale", ce qui justifie sa volonté d'avancer vers un cessez-le-feu. "Il est contesté par sa base, poursuit le philosophe. Il y a une gauche du Parti démocrate qui est enflammée contre Israël, la gauche des campus, l'antisémitisme qui, hélas, est en train de fleurir aux États-Unis. Donc, il se garde sur sa gauche. C'est de la mauvaise politique politicienne."

Depuis qu'ils ont bloqué fin février un projet de résolution algérien réclamant un "cessez-le-feu humanitaire immédiat", les Américains négociaient un texte alternatif focalisé sur le soutien aux efforts diplomatiques pour aboutir à une trêve de six semaines en échange de la libération des otages israéliens retenus à Gaza. Bernard-Henri Lévy se dit en faveur d'un "cessez-le-feu pour libérer les otages" et pour que "le Hamas laisse passer l'aide humanitaire". 

Il alerte toutefois sur les risques d'un cessez-le-feu qui pourrait "laisser au Hamas le pouvoir, pour le laisser maintenir son emprise sur les Palestiniens de Gaza, pour le laisser étendre son influence en Cisjordanie". BHL assure qu'Israël mène aujourd'hui une guerre de libération des Palestiniens mais aussi "d'auto-défense".