La député LFI estime que le soutien reçu après la polémique autour d'un article de Valeurs actuelles la dépeignant en esclave est le signal que "ce n'est plus acceptable". 1:40
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Jean-Jacques Héry, édité par Séverine Mermilliod
Après l'indignation de toute la classe politique suscitée par la publication d'un récit de sept pages dans "Valeurs Actuelles" accompagné d'une illustration dépeignant Danièle Obono, députée noire LFI de Paris, en esclave, cette dernière dit avoir apprécié le soutien reçu qui constitue selon elle un "signal fort".
INTERVIEW

Représentation "abjecte et inacceptable", "apologie du racisme", "roman nauséabond" : la "politique fiction" du magazine conservateur Valeurs Actuelles sur la députée LFI Danièle Obono, dépeinte en esclave, a suscité samedi une vague de condamnations, jusqu'au président de la République. Dans ce récit de sept pages publié cette semaine, la députée de Paris "expérimente la responsabilité des Africains dans les horreurs de l'esclavage" au XVIIIe siècle, selon la présentation qu'en fait le magazine, avec des dessins de Danièle Obono, collier en fer au cou. Celle-ci estime que le soutien qu'elle a reçu est "un signal" de ce qui n'est "plus acceptable."

"Désormais, ce ne sera plus acceptable"

Face au tollé suscité par la publication de l’article, Valeurs actuelles a fini par s’excuser auprès de la députée pour ce texte accompagné d’une illustration la représentant enchaînée. Mais selon le directeur de la rédaction de Valeurs Actuelles, Geoffroy Lejeune, il est injustifié de parler de racisme et il évoque avant tout une maladresse. Des explications qui n’ont convaincu ni l’ensemble de la classe politique ni la principale intéressée, Danièle Obono, qui explique avoir apprécié le soutien unanime reçu hier.

"C’est peut-être une prise de conscience que cette stratégie de l’extrême-droite de cibler, de viser, de harceler, est allée trop loin", constate la députée au micro d'Europe 1. "Ils peuvent dire ce qu’ils veulent, mais je pense que le fait qu’ils soient obligés de répondre de leurs actes est un signal fort, parce que ça veut peut-être dire que désormais, ce ne sera plus acceptable; que ces gens-là n'auront plus pignon sur rue, qu’on ne leur ouvrira plus les plateaux pour déverser leur haine."

La députée dit réfléchir également à l’éventualité de poursuites judiciaires.