Danièle Obono - Valeurs Actuelles 1:51
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Jean-Jacques Héry, édité par Céline Brégand , modifié à
Après les condamnations unanimes de toute la classe politique d'un récit de sept pages dans "Valeurs Actuelles" accompagné d'une illustration dépeignant Danièle Obono, députée noire LFI de Paris, en esclave africaine avec des chaînes, l'hebdomadaire présente ses excuses mais nie les accusations de racisme.

Les condamnations sont unanimes samedi après la publication d'un article et d'une illustration dépeignants la députée noire LFI Danièle Obono en esclave dans les pages du magazine conservateur Valeurs Actuelles. Emmanuel Macron a appelé la parlementaire Danièle Obono pour lui apporter son soutien et l'hebdomadaire a finalement présenté des excuses. 

Dès vendredi, Danièle Obono a évoqué sur Twitter une "merde raciste dans un torchon". "L'extrême-droite, odieuse, bête et cruelle. Bref, égale à elle-même", a-t-elle ajouté. Le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon s'est élevé contre un "harcèlement nauséabond" envers la députée.

Jean Castex dénonce une "publication révoltante"

Dans ce "roman de l'été", Valeurs Actuelles a ainsi publié un texte de fiction de sept pages qui transporte Danièle Obono dans le temps. Elle se retrouve en Afrique à l'époque de l'esclavage et devient elle-même esclave dans ce texte, qui est accompagné d'une illustration la représentant enchaînée.

La condamnation dépasse les clivages partisans, jusqu'au plus haut de l'État : avant Emmanuel Macron, le Premier ministre Jean Castex avait dénoncé une "publication révoltante", appelant "une condamnation sans ambiguïté" et assurant Danièle Obono du "soutien de l'ensemble du gouvernement", plus tôt samedi. 

Au sein de la gauche, au PS, au PC, et dans les rangs de la France Insoumise, on condamne aussi cette publication. Et à l'extrême droite, un responsable du Rassemblement national, Wallerand de Saint-Just, a, lui aussi, dénoncé une publication d'un "mauvais goût absolu".

"Ce n'est absolument pas un texte qui justifie l'esclavage"

Au micro d'Europe 1, Tugdual Denis, le directeur adjoint de la rédaction de Valeurs actuelles, s'excuse mais fait part aussi de son incompréhension. "Ce qui était une erreur, c'étaient effectivement ces images pas toujours bien choisies et trop violentes par rapport à la charge symbolique qu'elles représentaient. Et ça n'avait aucun but de blesser personnellement la principale intéressée", se justifie-t-il.

"Il n'y a pas de message politique autre que la dénonciation de l'esclavage. Ce n'est absolument pas un texte qui justifie l'esclavage ou qui stigmatise une quelconque communauté. Nous sommes un journal conservateur, de droite, qui est politiquement incorrect mais nous ne sommes pas un journal outrancier", ajoute-t-il.

Dans un communiqué, l'association SOS Racisme a expliqué être en train d'étudier les suites judiciaires envisageables. Une possibilité que la rédaction de Valeurs Actuelles balaie d'un revers de main. "Il n'y a rien de raciste dans ce texte", répète le magazine.