Christian Estrosi 2:59
  • Copié
, modifié à
Après avoir pris du champ avec Les Républicains, dont il est toujours membre, Christian Estrosi déconseille aux figures du parti de droite de s'aventurer sur le terrain de la primaire pour désigner un candidat en 2022. Selon le maire de Nice, Macron-compatible, la campagne menée par la personnalité désignée serait vouée à l'échec.
INTERVIEW

Ce n'est pas un secret : Christian Estrosi est l'un de ces élus de droite qui travaillent à un rapprochement entre Les Républicains et La République en marche pour 2022, au moins en termes d'idées. Et pour le maire de Nice, invité dimanche du Grand Rendez-vous Europe 1/CNews/Les Échos, une primaire chez Les Républicains ne permettrait pas d'offrir au parti de droite, dont il est encore membre, la possibilité de l'emporter à la prochaine élection présidentielle.

"Rangée d'en dessous"

"J'entends parler de primaire chez Les Républicains. Pour moi, c'est comme parler du sexe des anges, c'est exactement la même chose", balaie l'élu local, qui n'a plus de rôle opérationnel au sein des Républicains mais qui continue d'être "un simple adhérent cotisant".

Mécontent de la manière dont les ténors LR préparent la prochaine élection présidentielle, Christian Estrosi estime ironiquement que les primaires reviennent à "désigner un candidat qui n'a aucune chance de gagner".

" Ça sera encore plus compliqué de sortir de là un bon candidat "

Et de prendre l'exemple de 2016 : "La dernière fois, on s'est payé le luxe de faire une primaire entre un ancien président de la République (Nicolas Sarkozy) et deux anciens Premiers ministres (Alain Juppé et François Fillon), on voit où ça s'est terminé (une défaite au premier tour de l'élection présidentielle, ndlr). Alors, vous imaginez qu'avec la rangée d'en dessous, ça sera encore plus compliqué de sortir de là un bon candidat." Cette idée a notamment été défendu par Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat et proche de François Fillon.

Favorable aux primaires… pour 2017

Pourtant, le maire de Nice, considéré comme l'un des principaux élus Macron-compatibles, n'a pas toujours été opposé au principe de primaires. En 2015, dans un tout autre contexte politique, il s'était ainsi positionné sur la ligne de départ à droite pour 2017. Avant de renoncer et de soutenir Nicolas Sarkozy, finalement battu au premier tour de ce scrutin interne, en novembre 2016.