Transports, hydrocarbures, agroalimentaire... France-Algérie, un partenariat économique stratégique sous tension
La libération de Boualem Sansal ne suffira pas à apaiser durablement les relations entre la France et l’Algérie. Alors que la classe politique continue de débattre de la dénonciation des accords de 1968, cette rupture, si elle venait à être actée, pourrait encore envenimer les relations franco-algériennes, notamment sur le plan économique.
Avec quelque 11 milliards d’euros d’échanges en 2024, l’Algérie demeure un partenaire commercial dont la France aurait du mal à se passer. En se positionnant en troisième place dans la hiérarchie des fournisseurs d’hydrocarbures de la France, elle dispose d’un atout stratégique majeur.
Un partenaire économique stratégique
Ainsi, le pétrole brut et le gaz naturel représentent 80% des exportations algériennes vers la France, soit l’équivalent de 5 milliards d’euros en 2024. Après le Maroc, l’Algérie constitue ainsi le deuxième plus important client africain de la France.
Si ces chiffres sont élevés, c’est en grande partie grâce au volume de produits industriels, notamment les automobiles et les pièces détachées, qui représentent près de la moitié des exportations françaises vers l’Algérie.
Les flux ne s’arrêtent pas là, une quantité importante d’équipements électriques et électroniques, ainsi que des produits pharmaceutiques et agroalimentaires, transite également entre les deux pays. L’Algérie importe notamment du lait et des céréales, en particulier du blé.
Des intérêts français profondément enracinés en Algérie
Les intérêts économiques de la France en Algérie ne se limitent pas uniquement aux échanges commerciaux. Des centaines d’entreprises françaises se sont installées sur place, dont plusieurs géants du CAC 40 tels que les énergéticiens Engie et TotalEnergies, les banques Natixis, Société Générale et BNP Paribas, ainsi que le groupe pharmaceutique Sanofi.
Des implantations qui témoignent du poids économique de la relation bilatérale et du risque potentiel que représenterait une dégradation prolongée du dialogue entre Paris et Alger.