Taxer les grandes entreprises ? «Le temporaire devient permanent en France en matière fiscale», estime Charles de Courson
Pour tenter de réduire le déficit budgétaire français et sortir de la crise, le gouvernement a évoqué l'idée de taxer les très grandes entreprises "provisoirement", de quoi effrayer certains patrons. Charles de Courson, rapporteur à la commission des Finances à l'Assemblée nationale et invité de Sonia Mabrouk ce lundi, trouve la démarche "dangereuse".
Alors que François Bayrou a annoncé devoir utiliser l'article 49.3 pour faire passer la loi de financement de l'État pour 2025, la question demeure : comment réduire le déficit français ? Invité du Grand Rendez-vous ce dimanche, Laurent Saint-Martin, ministre délégué au Commerce extérieur, a rappelé la volonté du gouvernement de ne demander qu'aux très grandes entreprises "une participation exceptionnelle". Ce qui fait néanmoins hausser le ton de certains patrons, comme le milliardaire Bernard Arnault.
À la tête de l'entreprise de luxe LVMH, qui emploie 40.000 personnes en France, Bernard Arnault a dénoncé la surtaxe proposée dans le Budget 2025 - censée viser les grandes sociétés et rapporter 8 milliards d'euros à l'État - comme étant une "taxe du Made in France" qui "pousse à la délocalisation".
Une idée "dangereuse"
Et il n'est pas le seul à le penser. Charles de Courson, député LIOT et rapporteur à la commission des Finances à l'Assemblée nationale, a estimé que l'idée du gouvernement était "dangereuse". "Ça va inciter à accélérer la montée du chômage qui remonte déjà depuis la mi 2024", explique-t-il au micro de Sonia Mabrouk ce lundi matin.
"Je rappelle que dans le texte initial du gouvernement, cette mesure était sur deux ans. Et déjà, peu de gens y croyaient. Le temporaire devient permanent en France en matière fiscale. Si le caractère provisoire est respecté, où est-ce qu'on va trouver les 8 milliards qui vont manquer en 2026 ?", juge-t-il.
Pour le député, le budget présenté par François Bayrou est un "mauvais budget" et ne répond pas à la crise financière que traverse la France. Pour autant, il l'affirme, il ne votera pas la motion de censure déposée par l'opposition pour ne pas ajouter "du chaos au chaos".