Gérard Larcher, le président du Sénat, était l'invité d'Europe Matin jeudi. 1:26
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Laura Laplaud avec AFP , modifié à
Le Sénat a voté dans la nuit de mercredi à jeudi le décisif article 7 reculant l'âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans. "Une étape essentielle", selon le président du Sénat Gérard Larcher, invité d'Europe Matin jeudi, qui ne s'étonne pas du mécontentement de l'opposition et d'une part des Français.

Salué par quelques applaudissements à droite, le vote reportant de 62 à 64 ans l'âge de départ à la retraite a été acquis par 201 voix contre 115, sur 345 votants dans la nuit de mercredi à jeudi au Sénat. "Une étape essentielle" selon le président du Sénat, Gérard Larcher, invité d'Europe Matin jeudi, mais qui a provoqué la colère de l'opposition. "Vous bâclez le débat", "la prétendue sagesse du Sénat en a pris un coup", a critiqué la cheffe des sénateurs communistes Eliane Assassi.

"Aucune réforme des retraites depuis 1993 ne s'est faite sans avoir une part extrêmement contre"

D'après le président du Sénat, il n'y a rien d'étonnant puisque qu'"aucune réforme des retraites depuis 1993 ne s'est faite sans avoir une part extrêmement contre". Si la gauche dénonce un "coup de force", Gérard Larcher s'en défend. "Pendant cinq jours, les oppositions de gauche au Sénat ont pu s'exprimer extrêmement largement. Il y a eu 124 prises de parole ou présentation d'amendements sur le début de l'article 7. Nous sommes 348, cela fait plus d'un tiers de l'effectif des sénateurs, si ça ce n'est pas une parole, alors qu'est-ce qu'une parole bâillonnée ?", a-t-il interrogé.

"Il faut que le Parlement débatte, vote, c'est son rôle. Nous étions sur l'article 7, le cœur du réacteur de la réforme, le report de l'âge légal de départ à 64 ans, l'augmentation progressive du nombre d'annuités à 43 ans, c'est quelque part sauver le système de retraite par répartition", a-t-il indiqué avant d'ajouter. "Je pense que c'est notre responsabilité de dire aux générations qui viennent : nous avons pu contribuer à préserver le système par répartition."

De son côté, l'intersyndicale, qui veut continuer à mettre la pression avec une nouvelle mobilisation samedi et la multiplication des actions, a demandé à être reçue "en urgence" par le chef de l'Etat "pour qu'il retire sa réforme".