Retraites : entre «optimisme» et «désaccords», les syndicats réclament toujours l'abrogation des 64 ans
Après la réunion vendredi entre gouvernement et partenaires sociaux sur la réforme des retraites, les syndicats de salariés ont redit la nécessité d'abroger le report de l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans. Les différents syndicats présents ont réagi au sortir de cette réunion.
Les syndicats de salariés ont redit la nécessité d'abroger le report de l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, lors de la réunion vendredi entre gouvernement et partenaires sociaux pour lancer une difficile remise en chantier de la réforme de 2023.
"64 ans, c'est non", appuie la CFDT
La numéro 1 de la CFDT Marylise Léon a réaffirmé qu'il fallait "un bougé sur l'âge légal", à l'issue de la réunion qui s'est déroulée en présence du Premier ministre, François Bayrou. "On a toujours été extrêmement clair. 64 ans, c'est non. Donc il y a là un sujet", a déclaré Marylise Léon, qui a également mis en avant la question de la pénibilité du travail et de l'égalité hommes/femmes.
Pour autant, "on a posé le cadre, beaucoup d'éléments de méthode et de sujet qui peuvent être invoqués par les uns et les autres. Moi, je suis optimiste", a ajouté la secrétaire générale du premier syndicat français.
La CGT souligne "l'ampleur des désaccords"
La réunion a été "l'occasion de constater l'ampleur des désaccords", a fait valoir la numéro 1 de la CGT Sophie Binet devant la presse. "Les organisations syndicales se sont toutes exprimées pour dénoncer les 64 ans" et demander l'abrogation de la réforme, a complété Sophie Binet pour qui, "la réunion d'aujourd'hui a confirmé que la page de la mobilisation n'est pas tournée et que la réforme des retraites ne peut pas rester en l'état".
"Le patronat a rappelé son attachement à la réforme. Il a martelé son refus d'augmenter le financement de nos régimes de retraite. Certaines organisations patronales ont aussi d'ailleurs même porté l'exigence d'un système par capitalisation qui confierait notre régime par répartition à la finance", a détaillé la syndicaliste.
Une réforme "pas à jeter" pour le patron des artisans de l'U2P
A l'instar de Sophie Binet, le patron de la CFE-CGC, François Hommeril s'est dit "inquiet" que le Premier ministre souhaite "avoir une approche globale, c'est-à-dire qu'il considère qu'il faut traiter en même temps la question de la retraite des fonctionnaires et la question de l'équilibre des régimes par répartition". "Nous ne souhaitons pas tomber dans le piège d'avoir une discussion qui demande aux salariés du secteur privé de faire des efforts en considérant qu'ils sont responsables de la situation financière du côté public", a exposé Marylise Léon.
Pour Michel Picon, patron des artisans de l'U2P, "cette réforme (des retraites) n'était pas à jeter" et le syndicat patronal ne veut pas "son abrogation parce qu'elle comporte un certain nombre de points utiles" comme la revalorisation des petites pensions. "Moi, je ne suis pas fermé à 64 ans. Si on nous fait des propositions qui n'aillent pas chercher davantage de charges sur le coût du travail", a-t-il ajouté.