Emmanuel Macron était d'abord favorable à un report des régionales, mais pas le Premier ministre. 1:22
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Louis de Raguenel
Emmanuel Macron a demandé vendredi soir aux préfets de consulter les maires sur un éventuel report des élections régionales, déjà décalées en juin. En effet, alors qu'une large partie de la classe politique souhaite le maintien du scrutin, des élus locaux LRM font entendre une autre voix.
DÉCRYPTAGE

De nouvelles consultations ont été lancées à la hâte par Emmanuel Macron vendredi soir auprès des maires et des associations d’élus locaux pour connaître leur avis sur le maintien ou le report des élections régionales face à l'épidémie de Covid-19. De toute évidence, le président de la République a du mal à se fixer ; le président a changé plusieurs fois de position sur le sujet, notamment en raison de la diversité des avis sur la question.

L'intérêt politique d'un report

Dans un premier temps, Emmanuel Macron était favorable à un report en octobre pour des raisons sanitaires mais aussi avec une arrière-pensée politique, convaincu que les trois présidents de région Valérie Pécresse, Xavier Bertrand et Laurent Wauquiez s’affronteraient très vite, juste après les régionales, en vue de la présidentielle, ce qui aurait pu lui être profitable.

Mais à Matignon, Jean Castex, attaché au respect du calendrier électoral, plaide pour le maintien, comme l’ensemble des partis politiques d’ailleurs. Emmanuel Macron s'est finalement rallié à cette position en fin de semaine dernière.  

Une consultation des maires

Mais pour affermir son choix, le président a demandé à plusieurs ministres et cadres de la majorité de sonder des maires La République Marche. Surprise : près de 80% d’entre eux plaident pour un report du scrutin. Ce constat a poussé le président à lancer, dans la précipitation, une grande consultation des maires par mail, via les préfets, pendant le week-end, avec une demande de retour avant ce soir. 

Rien ne dit pour l’instant si Emmanuel Macron suivra leur avis. Mais il serait politiquement très compliqué de ne pas le faire dans un contexte de crise sanitaire où les élus locaux sont très remontés contre l’exécutif.