Rentrée politique : le président du Medef Île-de-France alerte sur le manque de visibilité pour les entreprises
Alors que François Bayrou pourrait quitter ses fonctions à Matignon après le vote de confiance du 8 septembre prochain, Bruno Berthet, président du Medef Île-de-France, alerte sur l’incertitude politique qui pèse sur les entreprises. Un contexte qui risque, selon lui, de freiner investissements et embauches.
La rentrée politique s’annonce tendue en France. Le 8 septembre prochain, François Bayrou pourrait être renversé par un vote de confiance, une situation inédite sous la Ve République. Une instabilité qui inquiète le monde économique. Bruno Berthet, président du Medef Île-de-France, met en garde. "En économie, pour prendre des décisions qui engagent le moyen terme, il est indispensable d’avoir de la visibilité. Un nouvel aléa politique est forcément inquiétant", a déclaré Bruno Berthet à notre micro.
S’il rappelle que les chefs d’entreprise savaient que le budget 2026 serait un sujet délicat, Bruno Berthet regrette que le climat d’incertitude complique davantage la rentrée. "Nous sortons déjà d’une année inédite, difficile pour la Ve République. Aujourd’hui, nous espérons que nos responsables politiques se montreront aussi responsables que le sont les chefs d’entreprise", a-t-il ajouté.
"On constate un retard dans les décisions d’investissement"
Concrètement, les effets se font déjà sentir. Même si le ralentissement est encore en partie lié à la période estivale, le patron du Medef Île-de-France anticipe des conséquences rapides. "On constate un retard dans les décisions d’investissement. Certains peuvent même être tentés de privilégier d’autres pays, où la visibilité économique est meilleure et où des décisions favorables aux affaires sont prises", a analysé Bruno Berthet. Pour lui, la France risque d’accumuler un handicap supplémentaire dans une compétition économique internationale où d’autres accélèrent.
Présent cette semaine à la REF 2025, la grande rencontre annuelle des entrepreneurs organisée à Roland-Garros, Bruno Berthet a écouté François Bayrou, tenter de rassurer les chefs d’entreprise. L’entrepreneur souligne un point positif : le débat organisé avec l’ensemble des partis politiques. "Au-delà des postures, j’ai trouvé ces échanges plutôt constructifs. Entre le discours du Premier ministre et ce débat ouvert, je ressors de la REF un peu plus optimiste que je ne l’étais à l’entrée", a conclu Bruno Berthet à notre micro.