Des gestes équivoques du député Insoumis Ugo Bernalicis à l'égard de la secrétaire d'État Brune Poirson, mercredi dans l'hémicycle de l'Assemblée, ont donné lieu à de vives réactions au sein du gouvernement, par tweets interposés.
Alors que la secrétaire d'État à la Transition écologique répondait durant les questions au gouvernement à Mathilde Panot (LFI) sur le "jour du dépassement", date à laquelle l'ensemble des ressources que la nature peut renouveler en un an sont épuisées, Ugo Bernalicis a mimé des baisers, ont rapporté des sources parlementaires.
"Câlinothérapie". "Voilà ce que doivent subir les femmes en politique quand elles s'expriment... Sororité", s'est indignée sur Twitter la secrétaire d'État à l'Egalité femmes-hommes Marlène Schiappa, dont le projet de loi contre les violences sexistes et sexuelles doit être adopté définitivement par le Parlement dans la soirée.
Pendant que @brunepoirson répondait à une #QAG@Ugobernalicis de la @FranceInsoumise faisait des gestes très agressifs vers elle et s’est mis à... lui envoyer des baisers avec les mains !
— MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) 1 août 2018
Voilà ce que doivent subir les femmes en politique quand elles s’expriment...
Sororité.
"Je mimais les bisous et les câlins que votre gouvernement fait à la finance. Vous préférez instrumentaliser cela. Pitoyable", lui a rétorqué Ugo Bernalicis sur le même canal.
Ugo Bernalicis (LFI) accusé de sexisme à l'Assemblée: "Il s'agissait de dénoncer la câlinothérapie de ce gouvernement avec la finance" pic.twitter.com/DSI1ZNYRiG
— BFMTV (@BFMTV) 1 août 2018
Échanges via Twitter interposés. "Instrumentaliser la lutte anti sexiste pour cacher le vide de votre politique est indigne des désaccords politiques que nous exprimons respectueusement", a aussi lancé Mathilde Panot.
Affligée de voir que vous pensez que la finance verte va nous sauver ! Instrumentaliser la lutte anti sexiste pour cacher le vide de votre politique est indigne des désaccords politiques que nous exprimons respectueusement! @MarleneSchiappa@brunepoirsonhttps://t.co/96VyMX1BCx
— Mathilde Panot (@MathildePanot) 1 août 2018
"Affligé par l'attitude de mépris teintée de misogynie affichée par @JLMelenchon @ericcoquerel et @alexiscorbiere lors d'une réponse de @brunepoirson sur le changement climatique... À quand un comportement indifférencié selon le sexe des ministres ?", a renchéri le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, alors que la secrétaire d'État serait, selon son entourage, régulièrement la cible de paroles sexistes à l'Assemblée.
Affligé par l’attitude de mépris teintée de misogynie affichée par @JLMelenchon@ericcoquerel et @alexiscorbiere lors d’une réponse de @brunepoirson sur le changement climatique... À quand un comportement indifférencié selon le sexe des ministres? #sexismeordinaire@enmarchefr
— Benjamin Griveaux (@BGriveaux) 1 août 2018
"@brunepoirson répond avec une morgue incroyable à ma collègue @MathildePanot et il voit de la misogynie à notre indignation", a répondu au porte-parole Alexis Corbière. Interrogé par BFMTV à la suite de cette séance, le président de l'Assemblée François de Rugy (LREM) a condamné des "dérapages" dans l'hémicycle, et invité les députés à "faire attention à l'image qu'ils renvoient d'eux-mêmes".
Ah, @BGriveaux a besoin de repos, il était moins pétaradant au début de l'affaire Benala où son embarras a fait de lui un porte parole bien silencieux... @brunepoirson répond avec une morgue incroyable à ma collègue @MathildePanot et il voit de la misogynie à notre indignation.. https://t.co/elPizl5Ksu
— Alexis Corbière (@alexiscorbiere) 1 août 2018