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Romain David , modifié à
Interrogé par Sonia Mabrouk, sur Europe 1, le président du Medef a estimé que de nombreux indicateurs laissaient présager d’une dégradation à venir du marché de l'emploi et de la croissance.
INTERVIEW

"On est en train d'avancer sur la bataille de la réduction du chômage", a assuré mardi Emmanuel Macron, lors de la visite d'un chantier d'insertion à Bonneuil-sur-Marne. Invité mercredi de Sonia Mabrouk, dans la matinale d'Europe 1, Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef, s'est montré un peu moins optimiste que le chef de l'Etat sur la situation de l’emploi en France.

"Ne tombons pas dans une fausse euphorie, la France n’est pas une île", a-t-il déclaré, en pointant notamment la dégradation de la situation économique chez plusieurs de nos voisins européens. "L’Allemagne va mal, l’Angleterre je n’en parle même pas. Tout autour de nous, les nuages s’accumulent", alerte-t-il. "On a beaucoup de secteurs qui commencent à avoir des difficultés", ajoute Geoffroy Roux de Bézieux, qui évoque plus particulièrement la situation de l'intérim.

"Je m’inquiète des chiffres récents, notamment de l’intérim qui est souvent un signe avant-coureur du marché de l’emploi. Depuis le mois de juillet, l’intérim est à -5%, -6% toutes les semaines", relève-t-il. "Historiquement, à chaque fois qu’il y a une baisse de l’intérim qui dure plusieurs mois de suite, elle indique un retournement de marché."

Maintenir la baisse des charges

"17 trimestres de suite de création d’emplois, il faut que l’on continue !", salue toutefois le patron du Medef. Une dynamique qu’il impute au changement de cap initié par François Hollande fin 2013. "Depuis que François Hollande a décidé du pacte de responsabilité, de baisser les charges sur les entreprises, on crée des emplois, on en crée presqu’un million", assure-t-il.

Geoffroy Roux de Bézieux enjoint donc le gouvernement a maintenir un ligne pro-entreprise, a travers notamment la baisse des impôts sur les sociétés. "Le projet de loi de finances 2020, qui va être voté dans les semaines qui viennent, contient un certain nombre de mesures. On nous dit que ça n’est que quelques centaines de millions d’euros, mais c’est une mauvaise inflexion et un mauvais signal", déplore-t-il.