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Guillaume Biet, édité par Antoine Cuny-Le Callet , modifié à
Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti va dévoiler lundi les "grands chantiers" qu'il entend mettre en œuvre pour réformer l'Ecole nationale de la magistrature. Cette réforme risque de tendre un peu plus les relations déjà houleuses entre les magistrats et le garde des Sceaux.

Eric Dupond-Moretti doit annoncer ce lundi ses pistes pour réformer la formation des juges et des procureurs au sein de l'Ecole nationale de la magistrature. Il s’agit du premier gros chantier du nouveau garde des Sceaux, mais le climat entre les magistrats et la Chancellerie est actuellement très tendu.

Comme il l’a déjà dit, Eric Dupond-Moretti souhaiterait en finir avec ce qu'il appelle la "République des juges". Selon lui, une séparation claire entre les magistrats du siège (les juges) et ceux du parquet (les procureurs) est nécessaire. Leur formation sur les mêmes bancs entraînerait une forme "d’entre-soi", où les avocats ne trouvent pas leur place.

L'ENM "incapable" de former correctement les futurs magistrats

Il y a deux ans, l'avocat Dupond-Moretti proposait dans un livre de supprimer l'Ecole nationale de la magistrature, "incapable" de former correctement les futurs magistrats. Les jeunes seraient "[encastés] dans un moule dont ils ne sortiront jamais", disait-il alors.

Aujourd'hui garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti n'a pas l'intention de supprimer l'Ecole nationale de la magistrature mais de la réformer en profondeur. L’atmosphère est électrique avec les magistrats depuis qu'il a annoncé, vendredi, l’ouverture d’une enquête administrative sur le Parquet national financier. Celle-ci concerne des soupçons de manquement à la loyauté, notamment dans l'affaire dite des "fadettes" où l’avocat avait lui-même porté plainte, avant d’accéder au poste de ministre. Du côté des syndicats de magistrats et du Conseil supérieur de la magistrature, l’indignation est unanime.