Quelle décision pourrait prendre François Bayrou concernant la réforme des retraites ?
François Bayrou abat ses cartes mardi, dans sa déclaration de politique générale, notamment sur les retraites qui ont fait l'objet d'intenses négociations avec la gauche, pour l'heure sans succès, afin de tenter d'éviter une censure. L'équation reste toujours aussi délicate pour le Premier ministre.
Suspension, gel ou pause ? Le vocabulaire du Premier ministre, par ailleurs agrégé de lettres, sera scruté de près quand il prononcera à 15 heures devant l'Assemblée nationale le traditionnel discours du nouvel arrivant à Matignon.
L'équation reste toujours aussi délicate pour François Bayrou engagé dans des tractations avec la gauche non-mélenchoniste, sans pour autant braquer ses alliés Les Républicains et même macronistes, qui haussent le ton face à un possible retour en arrière sur les retraites.
Le flou règne sur les réelles intentions de François Bayrou
François Bayrou veut trouver la bonne formule sur les retraites, celle permettant de ne pas être censuré par les socialistes mais sans perdre la droite et sans trop heurter son propre camp marcroniste qui a porté l’âge de départ à 64 ans. À ce stade, le Premier ministre et son entourage ne dévoilent toujours pas clairement leur jeu.
Le maire de Pau proposait ces derniers jours de donner la main aux partenaires sociaux en les laissant discuter d’un nouveau texte revenant sur les 64 ans avec à la clé, en cas d’accord, une suspension de la réforme d'Élisabeth Borne à partir de 2026.
Les socialistes demandent une suspension immédiate de la réforme
Emmanuel Macron, lui-même, ne ferait plus du maintien de la réforme une ligne rouge mais à condition que l’équilibre financier auquel elle avait abouti soit préservé. Problème : les socialistes exigent, eux, une suspension immédiate. Si cette pause était techniquement faisable, cela voudrait dire que les personnes nées en 1963 pourraient partir à 62 ans et 6 mois (avec une durée de cotisation de 42 ans et un trimestre) au lieu de 62 ans et 9 mois (avec une durée de 42,5 ans) comme prévu.
François Bayrou accèdera-t-il à leur demande ce mardi après-midi dans sa déclaration devant l’Assemblée ? Le suspense demeure. Un proche du Premier ministre laisse entendre qu’il n’y a pas d’urgence et qu’il pourrait encore temporiser quelques jours avant de faire connaître son arbitrage.