Macron Al-Sissi 1:20
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Europe1.fr avec AFP et Jean-Rémi Baudot, au Caire , modifié à
Le président de la République est en Égypte jusqu'à mardi. Avec son homologue le maréchal Al-Sissi, il devrait parler contrats et sécurité, mais aussi droits de l'Homme.

Emmanuel Macron s’est envolé pour l’Égypte dimanche et y restera jusqu'à mardi. Accompagné d'une grande délégation de personnalités économiques et culturelles et de plusieurs ministres, parmi lesquels Jean-Yves Le Drian, le président effectue un déplacement "pour renforcer le partenariat stratégique entre les deux pays", affirme l’Élysée. Paris jure que tous les sujets seront abordés, y compris les droits de l’Homme.

Après avoir atterri vers 15 heures à l'aéroport d'Abou Simbel, le président français a été accueilli par le ministre égyptien des Antiquités Khaled el-Enany et le directeur de l'Institut français d'archéologie orientale (IFAO) Laurent Bavay.

Au programme : droits de l'Homme, économie... Lors de ces trois jours, la France promet de changer de méthode : Emmanuel Macron devrait "mettre clairement sur la table" la question très sensible du respect des droits de l’Homme. "Je vais m'exprimer de manière plus tranchée, y compris ouvertement (...) parce que je pense que c'est l'intérêt du président Sissi et de la stabilité égyptienne", a-t-il dit au cours d'une rencontre avec la presse française, au premier jour de sa visite. Un conseiller précise : Paris est désormais prêt à "assumer publiquement" ses positions sur les libertés civiles. Le chef de l'État français devrait notamment évoquer des cas individuels avec le maréchal Al-Sissi, notamment celui d'Éric Lang, un enseignant français, battu à mort en 2013 dans un commissariat au Caire. On est loin du temps où l’homme fort de l’Égypte était reçu à l’Élysée et où le président Macron avait refusé à l’époque de lui "donner des leçons" sur cette question. C'est en tout cas ce qu'assure Emmanuel Macron : "Les choses se sont empirées depuis octobre 2017".

Parmi les autres dossiers au cœur de ce déplacement : l’économie. Une trentaine d'accords ou de contrats devraient être signés pour un montant de "plusieurs centaines de millions d'euros" dans les domaines des transports, des énergies renouvelables, de la santé ou de l'agroalimentaire. Mais rien sur la vente de nouveaux Rafale, dit-on en coulisses pour l’instant. Reste que les deux présidents parleront défense et sécurité avec la lutte contre le terrorisme. Paris soutient l'Egypte, voyant le pays le plus peuplé du monde arabe comme un pôle de stabilité au Moyen-Orient, en dépit des vives critiques des ONG sur le non respect des droits humains par les autorités égyptiennes.

 

AFP

 

... Et archéologie. Mais avant cela, Emmanuel Macron a débuté sa visite dimanche par une visite "culture et patrimoine", avec son épouse Brigitte, au Temple d’Abou Simbel, dans le sud du pays. L'Égypte a célébré en 2018 le cinquantième anniversaire du sauvetage historique de ces monuments taillés sous le règne du pharaon Ramsès II et qui étaient menacés d'être inondés par le Nil. Il ne s'agit pas d'une visite privée pour se détendre, précise toutefois l’Élysée. Ça ferait mauvais genre en pleine crise des "gilets jaunes" en France, un sujet qu'Emmanuel Macron a d'ailleurs abordé avec la presse au premier jour de son voyage

Depuis Champollion, le père de l'égyptologie au début du 19ème siècle, "l'archéologie est au cœur des relations franco-égyptiennes", a rappelé l'Élysée peu avant le voyage. Les Français espèrent notamment se voir confier d'autres missions de fouilles ou de mise en valeur des sites antiques, comme celui de Saqqarah, au sud du Caire. Ils cherchent aussi à participer au futur Grand Musée égyptien de Guizeh et à la rénovation du célèbre musée archéologique du Caire.