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Louis de Raguenel, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Annoncée il y a plusieurs mois, la suppression du corps diplomatique a été publiée au Journal officiel et est donc actée. Mais cette petite révolution dans le monde des ambassadeurs passe mal auprès de ces derniers. Certains dénonçant même l'ouverture de nominations à l'américaine.

Une décision qui passe mal auprès des ambassadeurs et du Quai d'Orsay. À moins d’une semaine du second tour, le Journal officiel vient d’annoncer la mise en extinction de ce qu’on appelle le corps des "conseillers des affaires étrangères". Il n’y a donc plus de "corps diplomatique" en France, à proprement parler. Une décision qui avait été prise il y a quelques mois par Emmanuel Macron lors de la présentation de sa réforme de la fonction publique.

La fin de la spécialisation dans les grands corps de l'État

Le corps diplomatique va donc rejoindre une nouvelle entité des "administrateurs de l’État". Des personnes qui seront aussi bien des diplomates, des préfets, ou encore des magistrats de la Cour des comptes. En clair, c’est la fin de la spécialisation dans les grands corps de l’État.

Conséquence directe, un haut fonctionnaire pourra être nommé successivement préfet, puis ambassadeur et conseiller d’État. Avec la fin du corps diplomatique, Emmanuel Macron veut sonner le glas des "rentes d’État". Un système qui permet, selon le chef de l'État, d'avoir la quasi-assurance d’une belle carrière toute sa vie, au sein d’un même corps, en fonction du classement de sortie d’un concours passé à 25 ans.

 

"La diplomatie, c'est un métier"

Ce qui a tout l'air d'une petite révolution menée par l'Élysée est mal perçue au Quai d'Orsay : jusqu'à présent, la carrière d’un diplomate se déroulait au sein du corps diplomatique de manière progressive au gré des changements de poste, de plus en plus importants. Mais ce mécanisme bien rôdé qui faisait la part belle à l'expérience donnait l’impression à Emmanuel Macron de ne pas avoir la main, même s’il avait la possibilité de nommer qui bon lui semblait chaque mercredi en Conseil des ministres.

D'où la grogne de ce corps, à commencer par celle de l'actuel ambassadeur de France en Ukraine, qui n'a pas hésité à relayer le tweet de Gérard Araud, lui-même ancien représentant de Paris à Washington : "La diplomatie, c’est un métier, une expérience, des connaissances, une tradition et une fierté de servir la France."