Présidentielle : les indécis face au "grand débat"

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© Lionel BONAVENTURE / POOL / AFP
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Théo Maneval et Pierre-Baptiste Vanzini, édité par R.Da. , modifié à
Europe 1 a suivi le débat entre les onze candidats à la présidentielle avec des électeurs qui n'ont pas encore arrêté leur choix.

Rarement une élection présidentielle aura vu tant d’indécis si peu de temps avant le scrutin. À trois semaines du premier tour, seul 66% des électeurs sont sûrs d’aller voter, selon une étude du Cevipof pour Le Monde publiée mardi. Dans ces conditions, l’un des principaux enjeux pour les onze candidats à la présidentielle, tous réunis sur le même plateau mardi soir, était de convaincre les électeurs encore hésitants. Europe 1 a suivi le débat en compagnie de quelques-uns de ces Français dubitatifs face à l’offre politique. Le débat leur a-t-il permis de trancher ?

"Il n’y a personne qui sort du lot". Depuis le début de la campagne, pour Marie-Caroline, "c’est totalement flou, il n’y a pas vraiment de candidat pour nous représenter". "Il n’y a personne qui sort du lot", renchérit son compagnon, "Dom". Pour ce couple de Parisiens, la première partie de l’émission, consacrée à l’Europe et à l’emploi, ne les a pas vraiment aidé à trancher. Devant les propositions des candidats, les deux restent désorientés. "Il y a plein de choses pour lesquelles on a ni les chiffres, ni le temps qu’il faut pour explorer les programmes, c’est un boulot d’archéologue", estime-t-il encore.

Ces interrogations sur le fond et sur la faisabilité des mesures engrenées ont persistés pendant les quatre heures du débat. Finalement, le vrai moment d’adhésion à un discours pour le couple fut lorsque Philippe Poutou, le candidat du NPA, a ciblé François Fillon sur les affaires. "Il dit des vérités qui sont toujours bonnes à entendre", relève Marie-Caroline. "Après… ça n’avance pas mon vote".

" On appelle ça 'le grand débat', mais ils ne sont pas opposés les uns aux autres "

Fillon ou Macron ? Le correspondant d’Europe 1 dans l’Ouest a quant à lui suivi les échanges avec une infirmière bretonne proche de la retraite. Pro-Fillon, Nicole envisage de se tourner vers Emmanuel Macron suite aux affaires révélées sur son candidat. Elle attendait beaucoup de cet échange pour l’aider à trancher entre le Sarthois et l’ancien protégé de François Hollande qu’elle a toujours du mal à situer. Mais au bout d’une heure de débat, c’est l’agacement qui l’emporte : "On appelle ça 'le grand débat', mais ils ne sont pas opposés les uns aux autres. Il n’y a pas de réponses. Là, Fillon vient d’être attaqué, il sourit mais il ne répond pas".

Finalement c’est l’attitude de François Fillon, estimant ne pas avoir "commis d’erreur" quant à l’emploi présumé fictif de son épouse, et refusant de répondre aux questions sur le sujet, qui provoque le déclic. "Au début, je l’ai trouvé froid. Là, il a une grosse force de caractère qui peut faire peur. Il est sûr de lui, trop sûr de lui." Désormais, le vote de Nicole est acquis : ce sera Emmanuel Macron.