Jordan Bardella était l'invité d'Europe Matin. 4:00
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Gauthier Delomez , modifié à
La candidate du RN Marine Le Pen est toujours incertaine de pouvoir se présenter à l'élection présidentielle, faute de parrainages suffisants. Sur Europe Matin mercredi, le président par intérim du parti Jordan Bardella a appelé les maires à un "sursaut démocratique" et a dénoncé le "verrouillage du système" des parrainages.

Le temps presse pour Marine Le Pen, Éric Zemmour et Jean-Luc Mélenchon. Alors que les trois candidats, crédités de plus de 10% dans les sondages, ont jusqu'au 4 mars pour récolter les 500 parrainages dans l'optique de la présidentielle, le président par intérim du Rassemblement national, Jordan Bardella, a dénoncé mercredi dans l'émission Europe Matin le "verrouillage du système". "Il y a un peu moins d'un maire sur quatre qui a accordé son parrainage", a regretté l'eurodéputé, qui a appelé les maires à un "sursaut démocratique" au micro de Sonia Mabrouk.

"Beaucoup de maires reçoivent des pressions"

Le 22 février, Marine Le Pen compte 393 signatures validées par le Conseil constitutionnel. Pour maximiser ses chances, la candidate du RN a décidé mardi de suspendre sa campagne de terrain pour contacter les élus qui peuvent toujours parrainer un candidat. "Il y a 42.000 maires (élus, ndlr) et que pour se présenter, il faut 500 parrainages de grands électeurs ou de maires. Marine Le Pen ne les a pas. Le système est verrouillé", a regretté Jordan Bardella sur Europe 1.

Et le président par intérim d'évoquer que cette situation est commune avec ses principaux opposants. "Beaucoup de maires reçoivent des pressions. Parrainer Zemmour, Le Pen, Mélenchon, c'est s'exposer parfois à des rétorsions, à des subventions qu'on n'a pas, des remarques de la part de ses conseillers municipaux, de ses administrés", a-t-il énuméré, soulignant que "beaucoup de maires ne se sentent plus protégés dans l'exercice de leurs fonctions et refusent désormais de parrainer les candidats."

Bardella salue l'initiative de Bayrou

Jordan Bardella a martelé que le parrainage ne vaut pas soutien. Une position partagée par le Premier ministre Jean Castex, qui a lancé un appel aux maires mardi, et par le président du MoDem François Bayrou à l'origine il y a quelques semaines d'un site internet à destination des candidats bien placés dans les sondages, mais qui peinent à obtenir les signatures requises. "Je salue sa démarche", a assuré l'eurodéputé vis-à-vis de François Bayrou. "On a beaucoup de désaccords, mais il a toujours été attaché à la démocratie."

Les parrainages d'Anne Hidalgo posent "un problème démocratique"

Le président par intérim du Rassemblement national a noté que Marine Le Pen, créditée de plus de 40% d'intentions de vote au second tour dans certains sondages, a plus de mal à obtenir les parrainages que sa concurrente socialiste Anne Hidalgo, qui stagne autour des 5% au premier tour. "Madame Hidalgo a 1.200 parrainages (1.177, ndlr). Cela pose un problème démocratique", a ajouté le président par intérim du RN. "À partir du moment où trois des cinq candidats donnés à plus de 10% n'ont pas leurs parrainages, ça pose un problème de fond."

Pour l'eurodéputé RN, cette situation est due à la mesure prise par François Hollande en 2014 de rendre public le nom des élus qui parrainent un candidat. "Il faut revenir à l'anonymisation des parrainages", a-t-il déclaré. "Le vote est secret. Il n'y a pas de raison que la présentation que font les maires d'un candidat à l'élection présidentielle ne le soit pas également."