François Bayrou était l'invité d'Europe Matin. 6:22
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Gauthier Delomez , modifié à
Dans l'émission "Europe Matin" mardi, le président du MoDem François Bayrou a évoqué son action à destination de trois candidats déclarés à la présidentielle - Jean-Luc Mélenchon, Éric Zemmour et Marine Le Pen - qui peinent à rassembler les 500 parrainages nécessaires, à quelques jours de la date limite.
INTERVIEW

La France risque "un tsunami démocratique" si trois des candidats déclarés à la présidentielle - Jean-Luc Mélenchon, Éric Zemmour et Marine Le Pen - n'obtiennent pas les parrainages. C'est la déclaration de François Bayrou, président du MoDem, qui a lancé il y a quelques semaines une initiative, la "banque des parrainages", qui doit convaincre les maires de donner leur signature à un candidat bien placé dans les sondages, mais qui peine à pouvoir se présenter. "Ce qui est marquant dans la société française, c'est l'extrême défiance des citoyens à l'égard des institutions", a-t-il d'abord martelé mardi dans Europe Matin.

"La démocratie doit garantir l'honnêteté des consultations"

"Quand il y a une situation de défiance comme celle-là, la question est que notre démocratie doit au moins garantir (à ces candidats) l'honnêteté des consultations", a poursuivi le haut-commissaire au plan au micro de Sonia Mabrouk. Dans le décompte du Conseil constitutionnel du 17 février, Jean-Luc Mélenchon a 370 signatures, 366 pour Marine Le Pen et 291 pour Éric Zemmour. Le point commun de ces trois candidats est qu'ils sont tous crédités de plus de 10% d'intentions de vote dans certains sondages. Mais, ils sont loin des 500 parrainages requis avant le 4 mars, la date limite de la récolte.

François Bayrou précise que ce mardi, son site internet va compter 120 maires participant. "Ils veulent garantir que la démocratie soit transparente, que puissent se présenter même des gens avec qui ils sont en désaccord profond, parce que c'est ça la démocratie", a affirmé le maire de Pau. Il a ajouté que ces maires ne veulent pas être considérés comme des soutiens de ces candidats. En réalité, "tous ceux qui sont inscrits là veulent une garantie démocratique, mais ne pas être engagés contre leur gré", a poursuivi François Bayrou.

Mélenchon pénalisé par la candidature de Roussel

S'il reste sept jours ouvrables pour la récolte des parrainages, le haut-commissaire au plan a dit ne pas être "sûr" du résultat de l'opération. François Bayrou a été l'un des premiers à évoquer ce problème démocratique du manque de parrainages pour ces trois candidats. Selon lui par exemple, Jean-Luc Mélenchon n'arrive pas à recueillir les signatures en raison du soutien des élus communistes au candidat du PCF, Fabien Roussel. "La dernière fois, ils ont signé pour Mélenchon. Cette fois-ci, ils ont retiré ce soutien, et c'est peut-être une des explications que l'on voit là", a analysé le président du MoDem.

"C'est aux Français de choisir", a répondu François Bayrou, à distance, à Fabien Roussel qui assurait lundi dans Europe Matin ne pas vouloir que les élus communistes donnent leurs parrainages aux candidats d'extrême droite. "Des candidats qui ne portent pas de valeurs démocratiques, il y en a de tout bord", a-t-il enchaîné. "Je suis en opposition absolument franche avec (ces trois candidats), et cependant, nous avons la charge de garantir que cette démocratie pourra être considérée par les Français comme leur instrument", a souligné le président du MoDem, soutien d'Emmanuel Macron.

La démocratie, c'est enfin pour François Bayrou "le seul moyen qu'on ait trouvé pour que les fractures se réduisent un peu, pour que les affrontements se changent simplement en controverses, et qu'on n'ait pas la guerre civile dans le pays."