Jordan Bardella 3:47
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Manon Fossat , modifié à
Sur Europe Matin mercredi, le président du Rassemblement national et eurodéputé Jordan Bardella, est revenu sur la crise en Ukraine et sur l'action d'Emmanuel Macron à l'égard de Vladimir Poutine. S'il a estimé que la décision du président russe est regrettable, il a également déploré que le chef de l'Etat français se prenne "pour le gendarme du monde".

Après huit ans de guerre, le président russe Vladimir Poutine, parrain des séparatistes pro-russes, a annoncé lundi soir dans une allocution télévisée le déploiement de son armée à l’est de l’Ukraine pour "maintenir la paix". Après cette décision, les 27 États membres de l'UE ont approuvé mardi un "paquet de sanctions" à "l'unanimité" contre la Russie, qui lui "feront très mal". Invité sur Europe Matin mercredi, le président par intérim du Rassemblement national et eurodéputé Jordan Bardella, est revenu sur cette crise et sur la position d'Emmanuel Macron. 

"Les sanctions économiques prises à l'encontre de la Russie sont une erreur parce qu'elles pénalisent les entreprises françaises et viennent mettre beaucoup de celles qui exportent dans une situation difficile à l'heure où ce n'est pas nécessaire", a-t-il estimé. "Ces sanctions sont contreproductives et induiraient des rétorsions sur les exportations de gaz sachant que 40% du gaz de l'Union européenne provient de la Russie. Ces rétorsions viendraient donc directement s'appliquer sur la facture des Français et entraîneraient une baisse de leur pouvoir d'achat", a poursuivi Jordan Bardella.

Il a affirmé que si Emmanuel Macron soutient le principe de sanctions, il devra en assumer les conséquences. "Il devra assumer derrière une explosion des factures de gaz, ce qui me paraît aujourd'hui inadmissible."

Macron perçu comme "le valet" de Biden

"Je pense que l'on a fait beaucoup d'erreurs dans la gestion de cette crise. La décision de Vladimir Poutine d'entrer en Ukraine m'apparaît être une faute. Je pense que les tords sont partagés mais l'Ukraine a droit à sa souveraineté territoriale et au respect de ses frontières", a-t-il posé. "Du côté de la Russie il y avait une demande légitime depuis plusieurs années, qui a notamment été violée par les Etats-Unis, et qui était de ne pas laisser l'Otan débarquer à ses frontières [...] Cet accord a été violé et l'Ukraine a également pêché dans le non-respect des accords de Minsk", a poursuivi Jordan Bardella, pour qui il est clair par ailleurs "que la décision de Vladimir Poutine est regrettable".

Il est également revenu sur la position d'Emmanuel Macron, qui a notamment rencontré le président russe. "Il s'est cru gendarme du monde, peut-être pour préparer son entrée en campagne présidentielle, en allant se mettre en scène devant Vladimir Poutine", a-t-il estimé. "Le vrai problème c'est que lorsqu'Emmanuel Macron va lui parler, il n'est pas perçu comme le président de la République française, libre et autonome, mais comme le valet de Joe Biden", a tranché l'eurodéputé.  

"Libérer la France des chaînes du commandement intégré de l'Otan"

"C'est  M. Biden qui a demandé à M. Macron d'organiser ce sommet avec la Russie", a assuré Jordan Bardella. "Donc on voit bien que la France est dans une situation de dépendance vis-à-vis des Etats-Unis depuis trop longtemps et que pour retrouver un dialogue serein, équilibré et nécessaire avec la Russie, il convient de libérer la France des chaînes du commandement intégré de l'Otan qui nous place totalement aujourd'hui sous pavillon américain."

 

Pour Jordan Bardella, la France doit en effet "redevenir ce qu'elle a toujours été". "Nous devons avoir des relations d'équilibre et d'indépendance à la fois avec les Etats-Unis - ce qui suppose de sortir du commandement intégré de l'Otan - et à la fois avec Vladimir Poutine", a affirmé le président par intérim du RN.