Présidentielle : entre les deux tours, Macron veut "rassembler" et "garder le cap"

Emmanuel Macron
Qualifié pour le second tour, Emmanuel Macron a 15 jours pour convaincre face à Marine Le Pen. © Patrick KOVARIK / AFP
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avec AFP , modifié à
Le leader d'En Marche! est arrivé en tête du premier tour de la présidentielle dimanche. Il lui reste 15 jours pour transformer l'essai face à Marine Le Pen.

Quinze jours pour devenir président de la République. Emmanuel Macron, arrivé en tête du premier tour de la présidentielle avec, selon des résultats encore provisoires, un peu plus de 23% des suffrages, ferraillera avec Marine Le Pen pendant deux semaines pour tenter de transformer l'essai. Avec deux maîtres-mots : le rassemblement et la cohérence.

Parler projet plutôt que front républicain. Si François Fillon et Benoît Hamon ont appelé à voter en sa faveur au second tour, Emmanuel Macron sait qu'il va lui falloir ratisser plus large pour l'emporter au second tour. "Désormais, il me revient de rassembler plus largement encore, de réconcilier notre France pour gagner dans 15 jours et demain pour présider notre pays", a déclaré le candidat dimanche soir. "Je veux m'adresser à tous les citoyens de France, celle de l'Hexagone comme des Outre-mers. J'ai entendu les doutes, la colères du peuple de France. Je sais vos attentes."

Pas question de "stigmatiser un potentiel de 40% des électeurs" qui pourraient voter pour Marine Le Pen, prévient un conseiller. Plutôt que d'appuyer sur le barrage au Front national, celui-ci juge "préférable" de "se tourner vers une stratégie projet contre projet, en parlant de l'Europe par exemple". 

" Désormais, il me revient de rassembler plus largement encore, de réconcilier notre France. "

Négociations pour les législatives. Emmanuel Macron compte donc parler aux Français, mais aussi à leurs élus. Selon son entourage, "des échanges politiques" devraient être organisés dans les prochaines 48 heures pour discuter ralliement et soutiens. Avec, dans le viseur, les législatives. Sans gros parti politique derrière lui, le candidat d'En Marche! sait qu'il va lui falloir négocier. "Je veux dès à présent construire une majorité de gouvernement et de transformation", a-t-il prévenu. "Elle sera faite de nouveaux visages, de nouveaux talents. Je ne demanderai pas à ceux qui nous rejoignent d'où ils viennent mais s'ils sont d'accord [avec notre projet]." Une nouvelle "vague d'investitures" aux législatives devrait être annoncée cette semaine, après une première le 6 avril, lors de laquelle 14 noms avaient été donnés. 

"On garde son cap". L'ancien ministre de l'Économie joue une partie délicate, devant à la fois lancer des discussions sans pour autant adapter son programme ni revenir sur sa promesse de ne jamais céder aux sirènes des "accords d'appareil" et de garantir le renouvellement. "Quand on est habité par une certaine idée de l'avenir, on garde son cap", a prévenu François Bayrou sur France 2 dimanche soir. "Nous ne sommes pas dans la tactique", a abondé le député PS Richard Ferrand, "marcheur" de la première heure. "Nous avons un programme clair et nous continuerons notre travail d'explication." En réalité, les proches d'Emmanuel Macron estiment que ce n'est pas à leur champion de donner des gages à ses anciens adversaires, notamment de gauche, mais bien à ces derniers de reconsidérer le projet de l'ancien ministre de l'Économie. "Ces 15 jours de campagne permettront d'éviter les calomnies, les caricatures", a ainsi lancé Benjamin Griveaux, porte-parole d'En Marche!, à Cécile Duflot.

Niveau programme, les équipes attendant de connaître l'identité de l'adversaire d'Emmanuel Macron au second tour, rien n'avait été calé à l'avance. Pour l'instant, seule une "courte sortie" liée à la commémoration du génocide arménien, lundi, est envisagée. Mais l'agenda du candidat devrait se remplir rapidement. Avec, notamment, un meeting "symbolique" à Amiens, ville dans laquelle il est née mais aussi depuis laquelle il avait lancé, en avril 2016, son mouvement En Marche!.

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