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Alexandre Chauveau, avec AFP // crédit photo : PHILIPPE DESMAZES / AFP
Ce dimanche, Laurent Wauquiez était à Valence pur la rentrée des Jeunes Républicains et en a profité pour sortir de son silence médiatique, et ainsi faire part de ses ambitions pour la présidentielle de 2027. Le candidat favori des Républicains s'est notamment engagé à amener son bord politique "vers un grand succès collectif" en 2027.

Le président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez, critiqué pour sa discrétion sur la scène nationale, a fait dimanche un pas en avant pour sa candidature à l'Elysée, promettant de vouloir conduire la droite vers "un grand succès collectif" en 2027. Taxé cet été de "petit bras" par Nicolas Sarkozy, blâmé au sein même de son parti pour son mutisme lors de la réforme des retraites, Laurent Wauquiez s'est employé à rassurer les quelque 500 personnes réunies à Valence (Drôme) au Forum des jeunes Les Républicains.

Dans un discours d'une quarantaine de minutes, interrompu par des cris "Wauquiez président!", il n'a pas explicitement annoncé sa candidature, mais laissé clairement entendre qu'il s'y préparait. "Ne vous y trompez pas (...) Je vais consacrer toute mon énergie : vous conduire à nouveau vers un grand succès collectif" en 2027, a-t-il assuré. "J'ai mesuré ce qu'il en coûte de sérénité et de détermination pour déverrouiller la République française. Et aujourd'hui, j'y suis prêt".

Le besoin de "prendre un autre chemin"

Surtout, l'ancien patron de LR s'est efforcé d'expliquer sa stratégie parfois incomprise par les militants de rester en retrait de la politique nationale, malgré la pression d'autres candidats potentiels comme le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin ou l'ex-Premier ministre Edouard Philippe. Au sein même des Républicains, le président de l'influente Association des maires de France (AMF), David Lisnard, prépare aussi le terrain et inaugure mardi prochain le siège parisien de son mouvement "Nouvelle énergie".

"Certains se demandent pourquoi je ne monopolise pas les micros (...) pourquoi je refuse de reproduire les schémas politiques qui ont conduit notre pays sur la pente du déclin depuis 40 ans", a relevé Laurent Wauquiez, insistant sur le besoin de "prendre un autre chemin". "Si nous préparons cette élection comme les autres, nous la perdrons comme les autres".

"Doser les efforts"

Un discours "d'espérance" pour le patron de LR Eric Ciotti, qui avait réitéré il y a un mois, lors de la rentrée de son parti au Cannet (Alpes-maritimes), son soutien à la candidature de M. Wauquiez pour la prochaine présidentielle. "Le chemin nous voulons le suivre derrière toi", a-t-il affirmé dimanche devant les militants, après avoir expliqué à la presse qu'un candidat doit "savoir doser les efforts", se disant convaincu que les "sprinters d'aujourd'hui" ne seront pas sur la ligne d'arrivée en 2027. Dans un discours très marqué à droite, M. Wauquiez a fustigé le "gaspillage de l'argent public", l'"assistanat" ou encore ceux qui opposent "une France progressiste à une France populiste".

Il a saisi l'occasion pour s'exprimer sur des thèmes nationaux comme les motions de censure qui pourraient être déposées cet automne si le gouvernement recourt au 49.3 pour adopter le budget. "Dans notre famille, on ne dépose pas des motions de censure à tout-va pour le simple plaisir de faire tomber un gouvernement, prenant ainsi le risque d'ajouter du chaos au désordre", a-t-il déclaré. En revanche, il a lancé un avertissement à l'exécutif sur le projet de loi d'immigration.

"zéro artificialisation nette"

"Si un texte devait heurter frontalement ce qui représente pour nous le coeur de l'intérêt national et conduire à ouvrir de nouveaux appels d'air pour encore plus d'immigration, alors notre devoir serait de nous y opposer de toutes nos forces et par tous les moyens institutionnels", a-t-il prévenu. Avant son discours de Valence, M. Wauquiez s'est déjà immiscé sur la scène nationale en annonçant samedi la sortie d'Auvergne-Rhône-Alpes du "zéro artificialisation nette" (ZAN), un dispositif piloté par les régions et qui vise à stopper la bétonisation des sols en 2050.

L'abandon de cette mesure se veut un geste envers les communes rurales de sa région qui ont vu déferler une vague RN aux dépens de la droite lors des dernières élections présidentielle et législatives.