Premier signalement au comité de suivi des violences sexuelles de LFI contre Coquerel

Sophie Tissier, figure du mouvement des gilets jaunes, annonce saisir le comité de violences sexistes et sexuelles de LFI.
Sophie Tissier, figure du mouvement des gilets jaunes, annonce saisir le comité de violences sexistes et sexuelles de LFI. © Martin BUREAU / AFP
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Europe 1 avec AFP
Sophie Tissier, militante de gauche et ancienne figure des "gilets jaunes", a annoncé dimanche avoir effectué un signalement au comité de suivi des violences sexuelles de LFI quant au comportement envers elle du député Eric Coquerel, élu cette semaine président de la commission des Finances de l'Assemblée.

"Je viens de saisir le comité violences sexistes sexuelles CVSS de la FI afin d'entériner mon témoignage attestant des comportements inacceptables de Eric Coquerel. C'est une forme d'agression qui doit être dénoncée car cela entre dans le continuum des violences envers les femmes", a tweeté ce matin Sophie Tissier.

Interrogé sur BFMTV, Eric Coquerel a de nouveau contesté tout comportement déplacé envers les femmes et amorcé une contre-offensive: "Je vais regarder le dossier, je vais voir. Je n'exclus pas de porter plainte pour diffamation", a-t-il dit. Par ailleurs, "le mouvement envisage maintenant de porter plainte sur tous les gens qui se répandent en calomnies (...) sur les réseaux sociaux".

Tribune

"Je crois qu'il n'y aura pas de plainte (...), je crois que cela va faire pschitt", a-t-il poursuivi, soulignant que "même une cause juste comme #MeToo peut être instrumentalisée". Il a enfin rejeté tout parallèle entre sa situation et celle du ministre Damien Abad qui fait l'objet d'une enquête judiciaire après une plainte pour tentative de viol. Si, selon lui, "le citoyen Abad a droit à la présomption d'innocence", sa qualité de ministre rendrait "préférable" qu'il quitte ses fonctions.

Eric Coquerel a également défendu son innocence dans une tribune au Journal du Dimanche : "Je fais cette tribune pour affirmer que je n'ai jamais exercé une violence ou une contrainte physique ou psychique pour obtenir un rapport, ce qui caractérise la porte d'entrée d'un comportement délictuel dans le domaine des violences sexistes et sexuelles", y écrit Eric Coquerel, en se disant "obligé de prendre la parole pour la première fois".

"Indignation à géométrie variable"

La cheffe de file des députés LREM, Aurore Bergé, a réagi à l'initiative de Sophie Tissier en estimant au Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI que ce n'était "en aucun cas en interne des partis politiques que doivent se régler des affaires aussi importantes. C'est la justice qui doit être saisie s'il y a des plaintes."

"Je pense qu'il y a une indignation à géométrie variable de la part de la gauche" sur la question des violences sexuelles, a raillé de son côté le président du Rassemblement national Jordan Bardella, interrogé par Europe 1, CNews et Les Echos.

Enfin Yaël Braun-Pivet, la nouvelle présidente LREM de l'Assemblée nationale, a jugé "triste" qu'Eric Coquerel "ait eu besoin" de se défendre publiquement des allégations qui le visent. "Il faut absolument raison garder, tous, collectivement. Il ne faut pas que la machine s'emballe autour de rumeurs. J'invite chaque victime à porter plainte", a-t-elle lancé sur France 3.