Jean Castex a imposé sa patte pendant son discours de politique générale, ce mercredi devant l'Assemblée nationale. 1:12
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Jean-Rémi Baudot, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Pendant son discours de politique générale mercredi, le Premier ministre Jean Castex a tenu à imposer un style : précis, accessible, et sans verbiage, alors que de nombreux députés prédisaient une allocution longue, ponctuée de phrases alambiquées sur un ton morne et professoral. Voilà pour la forme. Sur le fond, c'est un discours très axé sur les territoires et le dialogue social qui a été tenu à l'Assemblée nationale.
ANALYSE

Il a pris tout le monde de court. Ce mercredi le Premier ministre Jean Castex a imposé son style lors de son discours de politique générale. Pendant une heure, devant une Assemblée nationale parfois agitée, le nouveau locataire de Matignon a plutôt réussi son baptême du feu, en tout cas sur la forme.

Le local au cœur de toutes les décisions

Alors que beaucoup présidaient une allocution longue, ponctuée de phrases alambiquées sur un ton morne et professoral, l'ex "monsieur déconfinement" s'est montré précis, accessible, et sans verbiage. Il ne s'est pas laissé perturber par l'agitation des députés de l'opposition et a imposé un rythme sans rupture, dans un timing parfaitement maîtrisé. Jean Castex a bien endossé le costume de Premier ministre : très politique, les mains dans le cambouis. Un examen de passage largement réussi sur la forme.

Sur le fond, deux éléments fondamentaux sont à retenir : d'abord, la manière dont cet élu de terrain de la petite commune de Prades (6.000 habitants) dans les Pyrénées-orientales, veut placer les territoires au cœur de tout. Il a d'ailleurs prononcé le mot territoire pas moins de 25 fois, soit quasiment une fois toute les deux minutes. Il veut placer le local au cœur de toutes les décisions, promet que les territoires auront droit à la différenciation, que ce sera un droit consacré à la loi.

Enfin, pour rendre tout ça très concret, Jean Castex annonce le redéploiement des fonctionnaires : toutes les créations d'emplois qui seront autorisées dans l'administration l'an prochain seront affectées dans les services départementaux. Une mesure qu'il qualifie de "révolution".

Un apôtre de la concertation

Mais l'autre élément du style Castex, c'est le dialogue. Devant les députés, il s'est placé en apôtre de la concertation et demande aux députés, même issus de l'opposition, de lui faire des propositions.

Il promet également de réunir régulièrement les partenaires sociaux, les forces vives. Une phrase rapidement suivie de l'acte, puisque cela commence dès vendredi matin à Matignon pour discuter calendrier, méthode, y compris sur les chantiers difficiles, comme la réforme des retraites.