La maire de Strasbourg a refusé temporairement un label, accompagné de 10 millions d'euros, venant d'une organisation européenne. 1:23
  • Copié
Arthur Helmbacher, édité par Séverine Mermilliod
Jeanne Barseghian, maire EELV de Strasbourg, a temporairement décliné le label "Capitale européenne de la démocratie" attribué par une organisation européenne pour 2021. A droite comme à gauche, la décision fait polémique, mais la maire se défend d'un refus définitif : elle souhaite des éclaircissements sur l'origine des 10 millions d'euros accompagnant le titre.
REPORTAGE

Sur le papier, c'est une récompense : la ville de Strasbourg, labellisée "Capitale européenne de la démocratie"... Sauf que la nouvelle maire EELV Jeanne Barseghian ne l'entend pas de cette oreille. Il faut dire que ce titre, nouvellement créé, est remis par une fondation privée (Innovation in Politics Institute). Alors peu importe les 10 millions d'euros attribués avec ce label, les élus de Strasbourg demandent des éclaircissements sur l'origine des financements. Mais ce refus poli, bien que pas encore définitif, suscite la polémique dans l'opposition. Un nouvel épisode de la série "bad buzz vert", après Lyon et "le tour de France machiste et polluant" et Bordeaux et "la fin du sapin de Noël, arbre mort" ?

"J'attends des explications"

La décision étonne alors même que la ville se bat pour tenir son rang de capitale européenne tout court : à cause du Coronavirus, les six dernières sessions du Parlement européen ont été délocalisées à Bruxelles. La droite et la gauche sont consternées par la décision de la maire écologiste, manifestement peu emballée par le Label Capitale européenne de la démocratie et les 10 millions d’euros qui vont avec.

"C'est un label soutenu par la secrétaire générale du conseil de l'Europe et par la Commission européenne", déplore auprès d'Europe 1 Alain Fontanel, ex-adversaire LREM de Jeanne Barseghian aux municipales. Catherine Trautmann (PS), ex-maire et autre candidate malheureuse, abonde : "Je n'arrête pas d'avoir des messages, des partenaires qui ont toujours soutenu Strasbourg qui s'interrogent et sont pas mal consternés". Alain Fontanel croit même déceler dans cette décision "une logique de décroissance : s'il y a moins de visiteurs, de rayonnement de notre ville, c'est conforme au projet politique. J'attends des explications".

La maire, elle, répond à Europe 1 qu’elle n’a pas dit non au label, mais "oui, si" : "J'avais demandé qu'on puisse avoir des éléments plus transparents sur les financements qui ne sont pas des financements européens, mais privés".