Franz-Olivier Giesbert était l'invité du Grand Rendez-vous. 3:04
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La question des retraites devrait être la grande réforme des quinquennats d'Emmanuel Macron. Une réforme "a minima", regrette Franz-Olivier Giesbert, qui considère que le président n'a pas l'étoffe d'un grand réformateur. Invité du Grand Rendez-vous, l'éditorialiste souligne que ce qui ne fonctionne pas chez le chef de l'État vient d'un "problème de narcissisme".
INTERVIEW

Ce mardi, la Première ministre Élisabeth Borne dévoilera les grandes lignes de la très contestée réforme des retraites, avec un âge de départ désormais envisagé à 64 ans. De leur côté, les syndicats prévoient déjà de descendre dans les rues. Mais cette grande réforme fait-elle d'Emmanuel Macron un grand homme politique ? Pour Franz-Olivier Giesbert, invité ce dimanche du Grand Rendez-vous d'Europe 1/ Les Échos/ CNews, "la retraite sera une réforme a minima" des deux quinquennats d'Emmanuel Macron.

L'éditorialiste au Point, écrivain et auteur d'Histoire intime de la Ve République Tome 2, La Belle Époque aux éditions Gallimard, considère que, ce qui ne fonctionne pas chez le président de la République vient d'un "problème de narcissisme. Emmanuel Macron est quelqu'un qui se regarde beaucoup dans la glace".

"Il a de bonnes intuitions mais ne va jamais au bout"

Prenant pour exemple les "scènes absolument horribles" d'Emmanuel Macron sur le terrain du stade de Lusail, au Qatar, à la fin de la finale de Coupe du monde perdue par l'équipe de France de football, Franz-Olivier Giesbert considère qu' "il y a quelque chose qui cloche". Mais selon l'éditorialiste, d'un autre côté, le président à l'image de "quelqu'un de sympathique, comme on le voit dans l'émission Papotin, mais qui a aussi de bonnes intuitions. Son combat pour la défense européenne est très juste. En fait, il a de bonnes intuitions mais ça ne va jamais au bout", résume-t-il.

Selon Franz-Olivier Giesbert, le problème vient du fait "qu'il ne délègue pas. Si vous comparez le général de Gaulle, François Mitterrand, tous ces grands présidents, ils avaient autour d'eux des gens qui les détestaient et ils s'en foutaient", explique l'auteur d'Histoire intime de la Ve République.

"La seule personnalité forte au gouvernement est Bruno Le Maire"

Pour l'éditorialiste, le président n'a pas l'étoffe d'un grand réformateur, car "il a l'énergie mais pas la méthode. On a pris quelqu'un qui a été vaguement ministre de l'Économie pendant quelques mois, après avoir été surtout banquier ou avoir travaillé dans des cabinets. Il ne sait pas ce que c'est que le pouvoir.".

Insistant sur le fait qu'Emmanuel Macron devrait "apprendre à déléguer" car "la seule personnalité forte qui est au gouvernement est Bruno Le Maire", Franz-Olivier Giesbert énumère différentes personnalités politiques françaises qui devraient, selon lui, faire partie de l'entourage du président. "Au parti socialiste, il y a des gens exceptionnels comme Bernard Cazeneuve ou Stéphane Le Foll, le maire du Mans. À droite aussi, il y a David Lisnard, le maire de Cannes, même s'il ne l'épargne pas. Ou Laurent Wauquiez,[...] Christian Estrosi... La liste est longue", conclut l'éditorialiste.