Policiers à l'école, conseils disciplinaires, militaires mobilisés : ce que l'on retient de l'interview de Jean-Michel Blanquer

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Anaïs Huet
Le détail du plan de lutte contre les violences à l'école sera dévoilé mardi par le gouvernement. Mais déjà, samedi matin, le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer a précisé plusieurs mesures au micro de Patrick Cohen.

Des violences verbales, parfois physiques, et l'impression de n'être ni entendus, ni protégés. Depuis plusieurs jours, les professeurs crient haut et fort leur ras-le-bol. Une colère entendue par le gouvernement, qui a travaillé dans l'urgence sur un plan de lutte contre les violences en milieu scolaire. Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, la ministre de la Justice Nicole Belloubet, et le ministre de l'Education nationale doivent présenter leurs mesures mardi.

>> Jean-Michel Blanquer était l'invité de Patrick Cohen samedi matin, et a précisé plusieurs dispositions qui figureront dans ce plan de bataille. Europe 1 vous propose une synthèse de ses principales déclarations.

Des policiers à l'école ?

Vendredi, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a relancé l'idée d'une présence policière au sein des établissements scolaires. Samedi sur Europe 1, Jean-Michel Blanquer a admis que "cela faisait partie des pistes de travail." Mais si "cela peut arriver dans des cas particuliers que nous définirons", "ça ne veut pas dire que ça deviendra une généralité", a tenu à nuancer l'ancien recteur de l'académie de Créteil. C'est d'ailleurs lui qui, en 2009, a lancé les équipes mobiles de sécurité (EMS), composées de policiers/gendarmes et de personnels de l'Education nationale, qui mènent des actions de prévention et de gestion de crise dans les établissements.

Que faire des élèves exclus ?

La situation actuelle semble "absurde" à Jean-Michel Blanquer : "L'élève est exclu et va dans un autre établissement où il va semer le désordre. Il faut évidemment réfléchir à ce qui se passe après." Le ministre envisage donc de créer des "structures dédiées solides" à destination des adolescents de 13 à 18 ans. Dans ces établissements interviendront "différents corps de métier, aussi bien de l'Éducation nationale que de l'armée ou de la police", a précise Jean-Michel Blanquer. Et pourquoi pas "de jeunes retraités de l'armée", a-t-il noté. Mais le ministre l'assure : ces structures ne peuvent être comparées aux maisons de correction d'autrefois. "On a une pédagogie du 21ème siècle, qui permet de les remettre sur les rails en posant l'autorité."

Des procédures "simplifiées" pour les conseils de discipline

Jean-Michel Blanquer l'a longuement déploré : le recours aux conseils de discipline est trop rare dans les établissements scolaires, quand bien même les faits commis par l'élève le justifieraient. Parmi les raisons qui expliquent cette situation, la procédure "complexe" et "chronophage" pour mettre en oeuvre une telle mesure. Dès lors, l'ancien recteur d'académie entend aller "vers une simplification de ces procédures", qui passera notamment par un changement dans les règlements intérieurs des établissements scolaires.

>> Retrouvez ci-dessous l'interview de Jean-Michel Blanquer samedi matin chez Patrick Cohen :

Tous les samedis, de 9h à 10h, Patrick Cohen revient sur l'actualité marquante de ces derniers jours dans C'est arrivé cette semaine. Retrouvez le replay ici.