Polémique sur les gestes d'un député : "ça s'appelle un agissement sexiste", affirme Marlène Schiappa

Marlène Schiappa était l'invitée d'Europe 1, jeudi matin.
Marlène Schiappa était l'invitée d'Europe 1, jeudi matin. © DR
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Invitée d'Europe 1, jeudi, la secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes est revenue sur les gestes équivoques du député Insoumis Ugo Bernalicis à l'égard de Brune Poirson au sein de l'hémicycle. 
INTERVIEW

Des gestes équivoques, et une vive polémique. Invitée d'Europe 1, jeudi matin, Marlène Schiappa est revenue sur les accusations de sexisme visant le député de La France Insoumise Ugo Bernalicis, pour des faits survenus à l'Assemblée nationale mercredi. "Se comporter de la sorte, ça s'appelle un agissement sexiste selon le code du Travail", a affirmé la secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes. 

"Empêcher les femmes de parler". Que s'est-il passé exactement dans l'hémicycle ? "Ma collègue (Brune Poirson, secrétaire d'État à la Transition écologique, ndlr) était en train de répondre à une question sur le réchauffement climatique et l'environnement", a raconté Marlène Schiappa. "J'ai vu un député qui était en train de faire le geste de prendre quelqu'un dans ses bras de manière très théâtrale. Je lui ai fait signe que je le voyais mais il a continué, en faisant des grands gestes avec les bras pour envoyer des baisers de manière très irrespectueuse à ma collègue", a-t-elle poursuivi. "J'en ai parlé à Benjamin Griveaux, le porte-parole du gouvernement, qui était à côté de moi. Il a observé cela, il était très choqué lui aussi. C'est cela le sexisme, c'est empêcher les femmes de parler et les interrompre."

Sur les réseaux sociaux, Ugo Bernalicis s'est défendu de tout sexisme, mercredi soir, affirmant qu'il mimait "les bisous et les câlins que [le] gouvernement fait à la finance". "Vous préférez instrumentaliser cela. Pitoyable", a-t-il écrit à l'adresse de Marlène Schiappa. 

Des comportements "rarement sanctionnés". Jeudi matin, la secrétaire d'État a également déploré le fait que les comportements sexistes à l'Assemblée soient "rarement sanctionnés", rappelant qu'elle avait elle-même fait l'objet de remarques "extrêmement choquantes" de la part du député LR Fabien Di Filippo, qui avait évoqué en mai sa "conception libertaire des rapports sexuels, y compris entre mineurs et majeurs". "Je crois que c'est ce que vivent des femmes en politique mais aussi en entreprise ou dans le monde du travail", a-t-elle poursuivi. 

"Systématiquement on va tenter de les dénigrer, de les rabaisser ou de les sur-sexualiser, en leur rappelant qu'on peut parler de leur physique leur faire des remarques à caractère sexuel, leur adresser des baisers alors qu'elles parlent d'un sujet sérieux...", s'est désolée Marlène Schiappa.