Plan de relance européen : "Un tournant dans l'Histoire de l'Europe", salue Charles Michel

Charles Michel
Charles Michel a présidé le Conseil européen qui a débouché sur un accord sur le plan de relance. © François WALSCHAERTS / AFP / POOL
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Margaux Baralon , modifié à
Le président du Conseil européen, Charles Michel, a réagi samedi matin sur Europe 1 à la signature, cette semaine, de l'accord européen sur le plan de relance post-coronavirus. Saluant une "révolution copernicienne", l'ancien Premier ministre belge a expliqué en quoi il s'agissait d'un moment historique pour l'Union.
INTERVIEW

L'Union européenne est un mariage à 27 qui, malgré les crises, les orages et le Brexit, perdure toujours. La solidité de l'institution a pourtant été mise à rude épreuve cette semaine, lors d'un sommet de la plus haute importance. Au terme de quatre jours et quatre nuits de débats acharnés, les États membres sont finalement parvenus à un accord sur un plan de relance pour aider les pays à faire face à la crise économique post-coronavirus. "Je n'avais jamais vu ça", a admis Charles Michel, le président du Conseil européen, samedi, sur Europe 1. "C'est une expérience unique, avec un enjeu absolument substantiel. Et c'est une épreuve."

"Satisfaction" et "soulagement"

"Il y a de la satisfaction, un soulagement" à la hauteur de la difficulté, a confié l'ancien Premier ministre belge. "Le fait d'avoir été capable de faire preuve d'unité, de rassemblement et d'ambition, c'est un moment important pour l'Europe." Charles Michel a rappelé que rien n'était gagné. "Nous étions confrontés à une situation extrêmement difficile puisque le point de départ était très différent." Des pays auto-proclamés "frugaux" (synonyme de "radins" pour les autres) refusaient en effet catégoriquement de faire un emprunt commun et de mutualiser les dettes, base du plan de relance proposé par le couple franco-allemand.

"Les quatre jours et quatre nuits ont été très utiles pour faire bouger les lignes. Nous avons été confrontés à ce que j'appelle la magie de l'Europe", s'est félicité Charles Michel. "On réussit à prendre une décision qui est, de mon point de vue, une révolution copernicienne. Ce qui est sur la table aujourd'hui est inédit, unique et je crois que, dans quelques années, on verra que cela a marqué un tournant dans l'Histoire de l'Europe."

Un dialogue "constructif" à venir avec le Parlement

Reste à passer l'épreuve du Parlement européen, qui doit encore valider cet accord et qui, pour l'instant, menace de ne pas le faire. Il déplore "les coupes" prévues dans l'accord de budget, sur lequel est adossé le plan de relance et demande aux 27 de revoir leur copie. "Je suis concentré, nous allons être en dialogue avec le Parlement. Il exprime, et c'est légitime, son opinion. Je pense que chacun sera responsable", a balayé Charles Michel, qui promet "un dialogue constructif, intelligent".

Lui réfute toute baisse du budget, quand le Parlement européen en pointe dans les secteurs de la recherche ou de la santé. "On voit que dans tous les domaines, il y aura plus de moyens", rétorque le président du Conseil européen. "Quand on parle de 'coupes', ce sont des coupes par rapport à d'anciennes propositions de la commission européenne. Mais par rapport à aujourd'hui, on va dépenser plus en matière de recherche [ou] pour le programme Erasmus."