Pierre Gattaz fustige "des hommes politiques et des syndicalistes qui n'ont jamais créé un seul emploi"

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B.W. avec AFP , modifié à
Dans un entretien au Figaro, le président du Medef fait part de son agacement envers les hommes politiques et les syndicalistes, alors que les tensions se sont accrues ces derniers jours entre le patronat et le gouvernement. 

Le président du Medef, Pierre Gattaz, fustige dans une interview les "cours de morale" dispensés par des "hommes politiques et des syndicalistes qui n'ont jamais créé un seul emploi", alors que le ton a viré à l'aigre ces derniers jours entre gouvernement et patronat.

Des politiques trop conservateurs. "Syndicalistes, députés, politiques, tous ne devraient avoir qu'une obsession : créer de l'emploi. Or, ce n'est pas le cas. Certains sont dans des postures idéologiques d'un autre âge et dans la défense d'appareils. Ce sont des destructeurs d'emplois!", affirme Pierre Gattaz, dans un entretien à paraître samedi dans l'édition papier du Figaro, mis en ligne vendredi. "À cause de leur conservatisme fou, ils freinent cet élan de réformes structurelles absolument nécessaires", poursuit-il. "J'en ai marre de recevoir tous les jours des cours de morale d'hommes politiques et de syndicalistes qui n'ont jamais créé un seul emploi dans leur vie", dit le président du Medef, interrogé sur le fait que les entreprises n'embauchent toujours pas, en dépit des aides du gouvernement et de meilleures marges.

Un report des baisses de cotisation fustigé. Par ailleurs, le président de la principale organisation patronale française s'en prend une nouvelle fois à un report de trois mois, des baisses de cotisation promises aux entreprises. A l'origine, celles-ci étaient prévues pour le 1er janvier 2016. "Nous vivons très mal cette annonce du gouvernement. C'est une enveloppe de plus d'un milliard d'euros qui s'envole. La parole publique est décrédibilisée. Ce réflexe qui consiste à s'en prendre aux entreprises dès que l'on cherche de l'argent pour boucler une loi de finances est incroyable!", dénonce-t-il. 

Et d'ajouter : "Les entreprises avaient construit des plans, intégrant les baisses de charges. Tout est remis en cause!" Ce report annoncé le 16 septembre et vivement critiqué dans les milieux économiques aide le gouvernement à boucler son budget, en libérant une somme d'un peu plus d'un milliard d'euros qui va à d'autres mesures destinées aux entreprises, via des aides à l'investissement et aux TPE-PME. 

Un "problème Gattaz" ? Le président du Medef n'en est pas à sa première critique virulente du gouvernement ou du système social français. Fin 2014, le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, avait même jugé qu'il y avait "un problème Gattaz" après des déclarations controversées de ce dernier sur le licenciement. Le patron des patrons français avait un peu modéré ses propos ces derniers temps, avant que le report des baisses de cotisation ne sonne la fin de la trêve.