Perquisitions à La France insoumise : Philippe se dit "choqué" par la "violence" envers les policiers

  • Copié
avec AFP , modifié à
Des images tournées lors des perquisitions au siège de la France insoumise montrent Jean-Luc Mélenchon bousculant un policier et un procureur. 

Édouard Philippe s'est dit "choqué" par la "très grande violence" envers les policiers sur les images montrant les perquisitions mouvementées mardi au siège de la France insoumise (LFI), où l'on voit notamment son leader Jean-Luc Mélenchon bousculer un policier et un procureur.

"Les images que j'ai vues étaient d'une très grande violence à l'égard de fonctionnaires de police qui exerçaient leur mission, d'une très grande violence à l'égard de procédures qui ne relèvent pas du gouvernement", a affirmé le Premier ministre à l'Assemblée nationale, où il répondait au député LFI Alexis Corbière.

Philippe appelle à ne pas mettre en cause l'indépendance de la justice. Si Édouard Philippe n'avait pas condamné l'attitude de  Jean-Luc Mélenchon et des cadres de LFI lors des questions à l'Assemblée mardi, "entre hier et aujourd'hui, j'ai vu des images dont je vais vous dire, Monsieur le député, qu'elles m'ont choquées". "Je ne crois pas que nous gagnions quoi que ce soit à remettre en cause l'indépendance de la justice", a insisté le chef du gouvernement.

Faisant allusion aux perquisitions chez d'autres hommes politiques par le passé, le Premier ministre a ajouté : "j'observe que tous ceux qui ont été mis en cause, et qui parfois ont vu, je le reconnais, leur honneur mis en cause, tous ceux-là, me semble-t-il, ont systématiquement gardé à l'égard des forces de police et à l'égard de l'institution judiciaire un très grand calme".

Castaner condamne "fermement". De son côté, le nouveau ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a condamné "fermement" les violences. "S'il n'appartient pas aux membres du gouvernement de commenter une procédure judiciaire en cours, Christophe Castaner, ministre de l'Intérieur, condamne et condamnera toujours fermement les violences commises à l'encontre de magistrats et de fonctionnaires de police, dans le cadre de leurs missions", indique un communiqué du ministère.

Mélenchon ne regrette pas sa réaction. Visé par deux enquêtes préliminaires sur des emplois présumés fictifs de parlementaires européens et sur ses comptes de campagne de la présidentielle 2017, Jean-Luc Mélenchon a vu arriver mardi tôt magistrats et forces de police à son domicile. Les logements d'anciens assistants d'eurodéputés et les sièges de LFI et du Parti de gauche ont aussi été perquisitionnés. Des images de ces opérations ont été filmées et diffusées en direct sur Facebook par le leader politique lui-même, mais aussi par des journalistes.

Dans une de ces scènes, Jean-Luc Mélenchon appelle ses proches à "enfoncer la porte" pour entrer au siège parisien du LFI où une perquisition était en cours. On le voit également bousculer un représentant du parquet ainsi qu'un policier qui s'interpose.

Des syndicats de policiers ont dénoncé une attitude "inacceptable". Jean-Luc Mélenchon a assuré ne rien regretter de sa vive réaction, dénonçant de nouveau une "volonté d'intimidation" après avoir fustigé une "énorme opération de police politique". Son parti a annoncé de futures plaintes pour violences policières.