A Strasbourg, Marine Le Pen qualifie Hollande de "vice-chancelier" de Merkel

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Passe d'armes entre le chef de l'Etat et la présidente du Front national, mercredi, dans l'enceinte du Parlement de Strasbourg.

François Hollande et Angela Merkel se sont exprimés ensemble devant le Parlement européen de Strasbourg mercredi, une première depuis 1989. Coprésidente du groupe parlementaire eurosceptique "Europe des nations et des libertés", Marine Le Pen avait le droit à quelques minutes de temps de parole. Elle ne s'est pas privée de les utiliser pour fustiger le chef de l'Etat, le qualifiant de "vice-chancelier" d'Angela Merkel. "J'aurais aimé vous appeler président mais vous n'exercez pas", a-t-elle lancé à François Hollande, en lui reprochant de "défendre les intérêts allemands".


Hollande accuse Le Pen de vouloir "sortir de la démocratie". "La seule voie possible pour celles et ceux qui ne sont pas convaincus de l'Europe, c'est de sortir de l'Europe, tout simplement", a estimé François Hollande dans sa réponse à Marine Le Pen. "Il n'y a pas d'autre voie. Celle-là est terrible, mais elle est celle de la logique : sortir de l'Europe, sortir de l'euro, sortir de Schengen, et même, si vous pouvez, sortir de la démocratie parce que parfois, en vous entendant, je me pose cette question", s'est emporté le chef de l'Etat.

François Hollande a réfuté tout "abandon de la souveraineté", qui n'a "rien à voir avec le souverainisme", a-t-il affirmé. "La souveraineté européenne, c'est d'être capable de décider pour nous-mêmes et d'éviter que ce soit le retour aux nationalismes, aux populismes, aux extrémismes", a conclu le président français, ovationné par l'Hémicycle européen.