Otan : ce que proposent les principaux candidats à la présidentielle

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La France doit-elle rester, se retirer du commandement militaire intégré ou sortir totalement de l'Otan ? (Illustration) © KENZO TRIBOUILLARD / AFP
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Gauthier Delomez , modifié à
L'Otan est l'un des enjeux centraux de la crise en Ukraine. Dans ce contexte, la France peut décider de rester dans cette organisation, de se retirer du commandement intégré ou de la quitter totalement. Découvrez les positions des principaux candidats, des plus favorables aux plus critiques.

La guerre en Ukraine a braqué les projecteurs sur une alliance militaire internationale : l'Otan. L'Organisation du traité de l'Atlantique nord est décriée par beaucoup de candidats, qui l'accusent d'être inefficace dans la résolution du conflit ukrainien, et d'être trop dépendante des États-Unis. En novembre 2019, le président Emmanuel Macron avait déclaré que cette alliance occidentale était en état de "mort cérébrale", sans vouloir toutefois en sortir. Europe 1 fait le point sur les propositions des principaux candidats à la présidentielle.

Nicolas Dupont-Aignan

"Fidèle à la pensée du général de Gaulle", le candidat de Debout la France! Nicolas Dupont-Aignan veut faire sortir la France du commandement intégré de l'Otan. Le député rappelle l'épisode des sous-marins australiens, "une trahison anglo-saxonne" qui "illustre le danger pour la France d’être encapsulée dans un organisme inféodé aux intérêts américains". L'indépendance "militaire et stratégique" regagnée par la France doit lui permettre de défendre "son intérêt supérieur", explique le candidat.

Anne Hidalgo

Anne Hidalgo ne mentionne pas l'Otan dans son programme, mais dans un tweet de novembre 2021, la maire de Paris soulignait que les États-Unis et la France étaient "des alliés indéfectibles" qui partageaient une "histoire commune". La candidate du Parti socialiste met tout de même une "Europe souveraine" en avant. "Nous devons œuvrer à garantir nos intérêts et nos valeurs face au 'G2' États-Unis/Chine, mais aussi à garantir le respect de l’intégrité territoriale des États membres (de l'UE) face à la 'brutalisation' des relations internationales", défend-elle dans son programme.

Yannick Jadot

Si Yannick Jadot a estimé sur France Inter que l'Otan était "une coquille vide", le candidat écologiste n'avance pas le projet d'en sortir. Le député européen veut "rééquilibrer le partenariat transatlantique en renforçant l'Europe de la défense", s'appuyant sur le retrait de l'Afghanistan, l'affaire des sous-marins australiens et la crise ukrainienne. Dans son programme, Yannick Jadot souhaite "renforcer l’autonomie stratégique européenne et réduire la dépendance des États membres de l’Union européenne à l’égard des États-Unis dans le domaine de la défense."

Marine Le Pen

La position du Rassemblement national à cette élection présidentielle est de faire quitter la France du commandement intégré de l'alliance atlantique, car cela "est incompatible avec le statut de puissance souveraine, l'indépendance diplomatique et militaire et la libre définition de l'usage de la force nucléaire" de la France. Marine Le Pen promet un retrait dès 2022, rappelant la décision similaire prise par le général de Gaulle en 1966, pour "reconfigurer la relation que la France entretient avec les États-Unis" notamment après l'affaire des sous-marins.

Emmanuel Macron

Le président sortant Emmanuel Macron veut renforcer dans un second mandat "la coordination de nos opérations avec nos alliés européens avec un quartier général européen (...), en lien avec les centres de commandement nationaux et de l’Otan", est-il détaillé sur le site internet dédié à sa candidature. Il souhaite également créer un "Conseil de sécurité européen" qui serait composé "de militaires, diplomates et experts du renseignement, pour conseiller les décideurs européens".

Jean-Luc Mélenchon

Le candidat de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, se montre plus critique envers l'alliance nord-Atlantique. S'il est élu, il enclenchera un "retrait immédiat de la France du commandement intégré de l’Otan", avant d'envisager un retrait total "par étapes" de l'organisation. L'Insoumis émet aussi la volonté d'annuler l'installation d'un centre d'excellence spatiale de l'Otan à Toulouse.

Valérie Pécresse

Dans son programme "Nouvelle France", Valérie Pécresse veut "faire demeurer la France dans le commandement intégré de l'Otan". La candidate des Républicains estime qu'Emmanuel Macron "a été incapable d'utiliser les leviers de l'alliance et de l'Europe pour construire une véritable politique de défense européenne". Pour elle, l'Otan est "un outil d'influence, d'interopérabilité et d'efficacité pour nos forces armées". Cela n'écarte pas la possibilité pour la France de privilégier systématiquement ses intérêts propres "car alliance ne signifie pas allégeance".

Éric Zemmour

Pour faire de la France "une puissance d'équilibre", l'ex-polémiste Éric Zemmour défend une sortie du commandement militaire intégré de l'Otan. Il s'agit selon lui de la condition sine qua non pour "retrouver une voix indépendante, tout en demeurant au sein de l'alliance atlantique. "Ni soumission aux États-Unis, ni asservissement à la Russie, la France doit redevenir une puissance indépendante", lance-t-il dans son programme.

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