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Emmanuel Duteil, édité par Clément Perruche , modifié à
L'Australie a noué ce jeudi un partenariat stratégique avec le Royaume-Uni et les Etats-Unis. Conséquence : l'Australie a annulé sa commande de sous-marins français à propulsion conventionnelle, d'une valeur de 31 milliards d'euros. Les Etats-Unis vont fournir à Canberra des sous-marins à propulsion nucléaire.

C'était une grande victoire de l'industrie navale française. En 2016, Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères, se félicitait de la signature du "contrat du siècle", à savoir la commande de douze sous-marins à propulsion conventionnelle français par l'Australie. Mais la commande, d'un montant total de 31 milliards d'euros à la signature, a été annulée ce jeudi par l'Australie, qui va se fournir auprès de son allié américain.

Partenariat avec les Etats-Unis

Ce jeudi, l'Australie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont ainsi annoncé la création d'un partenariat de sécurité dans la zone indo-pacifique pour faire face à la menace chinoise. Ce partenariat inclut la livraison de sous-marins nucléaires par les Etats-Unis à Canberra. Conséquence immédiate de cette annonce spectaculaire : l'Australie a rompu le gigantesque contrat passé auprès de la France pour la livraison de sous-marins. Un coup dur pour Naval Group et toute la filière française.

Stupeur côté français

Face à cette situation ubuesque, mercredi, dans les rangs français, on ne cachait pas son étonnement. Même si ce contrat a souvent été attaqué, personne ne s'attendait à un retournement de cette ampleur, d'autant plus que les travaux ont déjà commencé sur place. C'est également un énorme coup dur pour Naval Group, l'entreprise qui construit les sous-marins de classe Attack à propulsion conventionnelle pour le compte de l'Australie, qui compte plus de 300 salariés.

Des contrats avec les sous-traitants australiens ont également été passés. Naval Group s'était en effet engagé à ce que 60% de la valeur du contrat revienne à des Australiens.

La France, qui voit un contrat historique échapper à son industrie navale a aussitôt fustigé une "décision regrettable" et "contraire à la lettre et à l'esprit de la coopération qui prévalait entre la France et l'Australie". Ce jeudi, Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères, a dénoncé "un coup dans le dos" de la part de l'Australie. Florence Parly, la ministres des Armées, a quant à elle qualifié la rupture du contrat de "grave".