Nucléaire : passe d’armes entre Emmanuel Macron et Bruno Retailleau
Dans une tribune co-signée avec Julien Aubert et François-Xavier Bellamy, Bruno Retailleau appelle à stopper le financement public des énergies renouvelables. Mais, ce jeudi, lors d'un déplacement à Roquefort, dans les Landes, Emmanuel Macron a recadré sèchement son ministre de l'Intérieur.
Le sujet du jour, c'est l'écologie et principalement le renouvelable. En déplacement à Roquefort, dans les Landes, ce jeudi dans le berceau du plus célèbre des fromages, Emmanuel Macron a voulu siffler la fin de la partie en recadrant sèchement Bruno Retailleau. Mais concrètement, de quoi le ministre de l'Intérieur et patron des LR est-il de coupable ? Avoir co-signé avec Julien Aubert et François-Xavier Bellamy une tribune dans le Figaro dans laquelle il appelle à stopper le financement public des énergies renouvelables.
"Il faut sortir parfois des lubies"
En vantant son bilan en matière d'écologie, Emmanuel Macron tacle sans le nommer son ministre de l'Intérieur. "J'ai cru comprendre qu'il y avait beaucoup de débats en ce moment sur le renouvelable. Les choses changent, il y a 8 ans, les gens voulaient supprimer le nucléaire. C'est peut-être une déformation, moi, je crois au en même temps", assure le président.
Selon le chef de l'Etat, "ce n'est pas une bonne idée de dire 'on va plus faire de renouvelables dans notre pays, on ne va plus investir'". "Ce sont des bons investissements. Car quand ils sont amortis dans le temps, ils sont moins chers. Donc il ne faut pas tout caricaturer, il faut sortir parfois des lubies", explique-t-il.
Le président persiste et signe un peu plus tard devant la presse : "Les ministres doivent s'occuper des politiques qu'ils conduisent". Dans son viseur, Bruno Retailleau, qui appelle à stopper les subventions aux énergies solaires et photovoltaïques. Une position totalement assumée par le patron des LR.
"On va alourdir la facture des Français"
"Si certains découvrent que la droite est attachée au nucléaire, il fallait se réveiller plus tôt. Ce que nous disons nous, c'est que, bien sûr, les énergies renouvelables ne sont pas à interdire, elles sont nécessaires, mais comme complément", estime-t-il. Pour lui, "il n'y a plus besoin de les subventionner parce que si on le fait, on va alourdir la facture des Français".
De son côté, le Premier ministre tente, ce jeudi soir, de clore la polémique. "Je ne veux pas diviser le gouvernement sur ce sujet des énergies renouvelables. Bruno Retailleau n'a pas parlé en tant que ministre de l'Intérieur", explique François Bayrou.