Nouvelle-Calédonie : "On est déjà dans l'indépendance !"

A Lifou, le Premier ministre a été accueilli dimanche par des danses tribales.
A Lifou, le Premier ministre a été accueilli dimanche par des danses tribales. © AFP
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Aurélie Herbemont, édité par O.G , modifié à
Alors que le Premier ministre Édouard Philippe poursuit sa visite en Nouvelle-Calédonie, la question de l'indépendance divise les habitants, à un an du référendum d'autodétermination. 

Après Nouméa samedi, Édouard Philippe poursuit son voyage en Nouvelle-Calédonie. Sur l'île de Lifou, dans l'archipel des îles Loyauté, la question de l'indépendance fait débat, à un an de la tenue du référendum sur la question. 

Il y a les anti-indépendance... Dans cette île située à l'est de la Nouvelle-Calédonie, le Premier ministre a été accueilli par des danses tribales. Il est même coiffé d'un chapeau en cocotier tressé orné de fleurs. Parmi les kanaks qui l'accueillent, la question de l'indépendance divise. Des anti, comme Marguerite et Christophe, voteront "non" au référendum. "On n'est pas encore prêts pour l'indépendance", explique Christophe. "Pour l'instant c'est impossible", renchérit Marguerite. "Il faut qu'on se développe encore, notamment dans le tourisme", poursuit-elle. 

"Là, c'est les grosses incertitudes. Aujourd'hui, on est bien soutenus par la France avec un certain nombre de subventions, mais vont-elles disparaître ?", s'interroge Lionel, qui s'est installé à Nouméa il y a quinze ans pour ouvrir une école de plongée. Depuis cinq mois, il essaye d'ouvrir un deuxième magasin mais les banques sont réticentes. "On a aujourd'hui des entrepreneurs qui préfèrent investir aux Vanuatu, en Nouvelle-Zélande et en Australie. Ils préfèrent l'extérieur, ce qui est assez dramatique", regrette Chérifa Linossier, présidente de la CPME de Nouvelle-Calédonie.

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Le Premier ministre a été coiffé d'un chapeau en cocotier tressé orné de fleurs. Source : AFP

... Et ceux qui sont prêts à quitter la République française. D'autres ne partagent pas leurs craintes économiques. Anna et Boniface sont prêts à quitter la République française. "Ça ne nous inquiète pas parce-qu'on ne peut pas mourir de faim ici sur les îles", lance Boniface. "On est dans les tribus, on cultive les champs, on vit de la mer aussi : on est déjà dans l'indépendance !". " Je suis kanak, je suis une femme d'ici. On ne peut pas se séparer des autres ethnies qui vivent ici", explique pour sa part Anna. Mais quel que soit leur choix, tous les habitants confient être honorés de recevoir le Premier ministre.