Non, le professeur décapité n'était pas menacé de sanction, affirme Blanquer

Jean-Michel Blanquer a démenti dimanche que l'enseignant des Yvelines décapité vendredi était menacé d'une sanction
Jean-Michel Blanquer a démenti dimanche que l'enseignant des Yvelines décapité vendredi était menacé d'une sanction © ABDULMONAM EASSA / AFP
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avec AFP
Le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, a démenti dimanche que l'enseignant des Yvelines décapité vendredi était menacé d'une sanction ou de remontrance. Certains médias s'étaient fait l'écho d'une note du renseignement territorial selon laquelle un inspecteur académique devait rappeler les "règles de laïcité et de neutralité" à l'enseignant.

Le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer a démenti dimanche que l'enseignant des Yvelines décapité vendredi était menacé d'une sanction ou de remontrance pour avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves, ainsi que l'ont suggéré certains intervenants sur les réseaux sociaux et relayé certains médias. "Cette information est fausse", a martelé le ministre, interrogé par France Inter, France 2 et Le Monde.

"La principale a été impeccable"

Professeur d'histoire-géographie au collège du Bois d'Aulne à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), Samuel Paty a été assassiné et décapité vendredi en rentrant à son domicile par un Russe tchétchène de 18 ans, Abdouallakh Anzarov, abattu aussitôt après par la police. Samuel Paty était la cible de violentes critiques d'un père d'élève et d'un militant islamiste connu des services de police, Abdelhakim Sefrioui, qui lui reprochaient d'avoir montré les caricatures de Mahomet à ses élèves de 4e dans le cadre d'un cours sur la liberté d'expression. Le parent d'élève et Abdelhakim Sefrioui ont été interpellés et se trouvaient toujours dimanche en garde à vue. 

"Deux parents d'élèves ont protesté, alors la principale, qui a été impeccable de bout en bout, voyant qu'il y a eu un incident de cette nature, a justement appelé les équipes Valeurs de la République (les référents laïcité de l'Education nationale, ndlr)", a rappelé dimanche Jean-Michel Blanquer. Le professeur a "dit que ceux qui sont choqués ferment les yeux ou sortent de la classe. Ce point là a suscité un malentendu car il a pu être vécu comme une discrimination", a-t-il précisé. 

"Le soutien a été effectif"

"On peut toujours regretter telle ou telle chose, tout n'est pas parfait (mais) le soutien a été effectif", a souligné Jean-Michel Blanquer. "Pour être parfaitement clair, je vais demander à l'inspection générale d'établir l'ensemble de l'enchaînement des faits", a-t-il précisé. Vendredi soir, la députée des Yvelines Michèle de Vaucouleurs (MoDem) avait évoqué devant la presse la "mauvaise idée" du professeur de "demander aux élèves musulmans de sortir de la classe". "Il a reconnu que c'était une maladresse", avait-elle ajouté. 

Depuis vendredi, les messages suggérant que l'académie s'apprêtait à "sanctionner" Samuel Paty ont essaimé sur les réseaux sociaux. Le Point a par ailleurs relayé une note du renseignement territorial selon laquelle un inspecteur académique devait rappeler les "règles de laïcité et de neutralité" à l'enseignant.