Nicolas Sarkozy condamné : l'exécution provisoire est «un danger pour la démocratie» selon Marine le Pen
Après la condamnation de Nicolas Sarkozy à cinq ans de prison ferme pour association de malfaiteurs, la classe politique française réagit. L'exécution provisoire de la peine en a indigné plus d'un, à commencer par Marine le Pen, pour qui des principes généraux du droit sont bafoués.
Après le délibéré dans l'affaire des financements libyens, de nombreux représentants politiques ont fait part de leur indignation. C'est le cas de la cheffe de file des députés RN Marine le Pen, qui dénonçait le 25 septembre sur LCI une véritable "rupture" avec les grands principes de notre droit.
"C'est un petit groupe de magistrats qui en réalité, ne se préoccupent que des affaires politiques. C'est donc un parquet politique. Ils prennent des mesures, l'inéligibilité avec l'exécution provisoire en ce qui me concerne, qui ont en réalité vocation à s'appliquer avant même que les magistrats d'appel ne prennent leurs décisions."
Une indignation qui dépasse les rangs de la droite
Une indignation que l'on retrouve également du côté des Républicains, comme l'a affirmé Florence Portelli, la porte-parole du parti de droite. Elle n'est "pas pour l'exécution provisoire" et suggère "qu'on l'encadre plus." Pour elle, cette exécution "pose le problème de la présomption d'innocence et du double degré de juridiction. Actuellement, Nicolas Sarkozy n'est pas coupable", a-t-elle conclu.
Le député européen François-Xavier Bellamy souligne de son côté que si les juges "croyaient tant à leur sentence, qu'est-ce qu'ils avaient à craindre d'attendre une décision d'appel ?"
Et ces interrogations dépassent les rangs de la droite. Pour le député Ensemble Sylvain Maillard, c'est désormais à l'Assemblée nationale de se saisir de la question. "Ça interroge parce qu'au fond, l'appel sert à quoi ? Dans la mesure où il apparaîtra dans un an, deux ans, trois ans, parfois encore plus tard ?", a-t-il dénoncé. L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, dénonçait ce vendredi matin de son côté un "coup d'état judiciaire".