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Anaïs Huet , modifié à
Pour la tête de liste LREM aux européennes, il est impératif que le Rassemblement national ne reste pas le premier parti de France au Parlement européen, car son bilan est "terriblement décevant."
INTERVIEW

C'est lundi soir, lors d'un grand meeting en Normandie, que Nathalie Loiseau lance officiellement sa campagne. La tête de liste LREM aux européennes, après avoir affronté plusieurs polémiques, veut désormais parler de ses ambitions pour l'UE. Sans oublier de dézinguer ses adversaires. Au micro de Matthieu Belliard, lundi soir sur Europe 1, elle a justement accablé le Rassemblement national.

>> De 17h à 20h, c'est le grand journal du soir avec Matthieu Belliard sur Europe 1. Retrouvez le replay ici

Le "bilan terriblement décevant" du RN au Parlement européen

Selon un sondage Ipsos publié dimanche, la liste de La République en marche recule à 21,5% des intentions de vote, et laisse le Rassemblement national en tête à 22%. "Si le RN arrive en tête (le 26 mai), ce sera une mauvaise nouvelle pour les Français", estime Nathalie Loiseau. Et d'insister sur le bilan des députés d'extrême droite au Parlement européen. "Ça fait cinq ans que le RN est premier parti de France au Parlement européen, et qu'est-ce qu'on constate ? Un bilan terriblement décevant, un parti qui a voté contre la lutte contre le terrorisme, contre la lutte contre la désindustrialisation, contre le renforcement des frontières. Bref, qui a fait à Strasbourg le contraire de ce qu'il prétend à Paris", rétorque l'ancienne ministre des Affaires européennes.

Pour elle, les députés européens du Rassemblement national ont tout bonnement "oublié" les Français. "Ils se sont servis de la politique, mais ils n'ont pas servi leurs compatriotes."

Dans la longue liste des griefs qu'adresse Nathalie Loiseau aux actuels élus de l'UE, "la droite et la gauche traditionnelles, présentes au Parlement européen depuis des décennies", sont loin d'être épargnées. "Elles assurent une espèce de cogestion, et qu'est-ce que l'on voit ? Une Europe qui n'avance pas assez vite, une Europe des faux-semblants, des faux fuyants, et qui se trouvent toujours des raisons de ne pas agir", dénonce la tête de liste LREM. 

"Faire en sorte qu'aucune majorité ne soit possible sans nous"

Alors à ceux qui accuseraient de mollesse les centristes européens, dont elle veut faire partie au sein du Parlement, Nathalie Loiseau veut opposer une ambition progressiste. "Ce mot 'progrès', on ne l'entend plus assez dans l'Union européenne. Il y a trop de partis qui sont sur le repli, sur la nostalgie, et qui nous proposent de gérer le déclin de notre continent, alors que nous voulons être à nouveau le continent en avance dans la marche de ce siècle", affirme-t-elle. Mais Nathalie Loiseau le sait : gare à ne pas se fermer trop de portes… "Nous voulons être un groupe central, réunir autour de nous des partenaires européens et faire en sorte qu'aucune majorité ne soit possible sans nous. Après, tous ceux qui veulent faire avancer les sujets qui intéressent les Français seront les bienvenus pour que l'on travaille ensemble."